Bien que le Québec puisse se vanter de compter parmi l’une des sociétés où la création de petites et moyennes entreprises soit la plus florissante au monde, la fibre entrepreneuriale serait présente de manière différente selon que l’on soit de souche québécoise ou non. Selon une étude menée par la Fondation de l’entrepreneurship, les Québécois francophones auraient intérêt à lorgner du côté des pratiques de leurs concitoyens immigrants. En effet, environ 15 % des immigrants au Québec posséderaient leur propre entreprise. Cette proportion n’est toutefois que de 9,5 % pour l’ensemble de la population québécoise de souche. De plus, une proportion additionnelle de 15 % des nouveaux arrivants caresseraient le rêve d’exploiter un jour leur propre entreprise, ce qui représente le double de la population québécoise (7,4 %) ayant le même objectif. Selon les données de la titulaire de la Chaire d’entrepreneuriat Rogers– J.-A.-Bombardier des HEC à Montréal, cette réalité serait semblable dans la plupart des pays occidentaux et les nouveaux arrivants seraient deux fois plus nombreux en affaires que les locaux. Les immigrants sont animés d’un besoin impérieux de s’accomplir, ce qui expliquerait en partie leur dynamisme entrepreneurial. « Relever le défi de changer de pays témoigne d’une volonté extraordinaire de suivre sa voie en dehors des cadres reçus et en fonction d’une vision, croit Louis Jacques Filion. C’est l’esprit même de l’entrepreneur.» Ces résultats seraient dus au fait que la population immigrante a crû beaucoup toute proportion gardée que la population locale mais aussi, que nombre d’entre eux proviennent des pays émergents, des pays où l’on assiste à une montée du phénomène de la mondialisation des marchés. Le désir profond de me tailler une place au sein de leur pays d’adoption et de s’y faire un bon réseau de contacts et l’ouverture d’esprit de la société québécoise stimuleraient aussi leur propension à se lancer en affaires. Pour certains, le désir de réalisation serait la pierre angulaire pour se lancer en affaires alors que pour certains, cela serait une question de survie et même un refus de vivre aux crochets de la société. L’une des raisons expliquant le succès des immigrants en affaires résiderait dans le fait qu’il s’agit non seulement d’une implication personnelle mais souvent d’une implication familiale. De plus, les immigrants exploiteraient souvent des secteurs boudés par les Québécois de souche (Entretien ménager, restauration, dépanneurs, nettoyage à sec ou des commerces répondant aux besoins précis de leur communauté culturelle – épiceries, boutiques, etc.) ce qui expliquerait leur grande réussite. Martine Dallaire (L’initiative)

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