On a tous vu ou entendu dans les médias ces histoires où une personne, de manière désintéressée porte à la connaissance du public ou des médias des faits dont elle a été témoin ou qu’elle a découvert et qu’elle juge utile de faire savoir à la population. Généralement, ces dénonciations prennent des proportions importantes car elles touchent souvent des organismes importants, des ministères, voire même des gens connus.

Pourtant, il existe des lanceurs d’alerte qui agissent à plus petite échelle et, dont on n’entendra jamais parler, bien que leurs actions puissent avoir eu un effet capital sur l’organisme ou l’entreprise pour lesquelles des dénonciations ont été faites.

D’où vient ce type de lanceur d’alerte?

Ce type de lanceur d’alerte, qu’on appelle parfois whistle blower, est une personne qui travaille pour une entreprise ou un organisme et qui, en dénonce les fautes ou les irrégularités. Si l’envie ou la vengeance peuvent parfois motiver les dénonciateurs, certains le font par pur altruisme ou par bonne conscience ou pour des considérations éthiques.

D’où viennent les informations du dénonciateur?

Les sources d’informations sont légions dans les situations de dénonciations. Le lanceur d’alerte peut avoir eu accès à des documents compromettants dans le cadre de ses fonctions. Il peut y avoir eu accès à tout hasard, dans le cas d’un document oublié sur une table, par exemple ou, ceux-ci peuvent s’être trouvés en sa possession dans le cadre de ses tâches à proprement parler. Ce genre de situation survient parfois, lorsque le dénonciateur a accès aux documents comptables. Il arrive parfois, que les informations soient révélées dans un document qui lui soit adressé personnellement. Certains renseignements résultent aussi, de conversations directes entre un plaignant et le dénonciateur ou il peut s’agir de choses entendues, mais il faut en ce cas, faire preuve de prudence, car il pourrait s’agir de ouï-dire. La preuve est également plus difficile à faire quand il s’agit de renseignements transmis verbalement.

Des intentions parfois bonnes, parfois moins

Il faut parfois faire une distinction entre les différentes dénonciations, puisque certaines sont strictement honnêtes alors que d’autres émanent d’individus jaloux ou vindicatifs. Les premiers cherchent à témoigner du fait qu’ils ont eu connaissance de situations qu’ils jugent inacceptables ou menaçantes pour le bien commun, et ils les dénoncent dans l’espoir que cessent ces pratiques. Les seconds en revanche, chercheront plutôt à faire du mal à autrui.

Une initiative qui déplaît trop souvent

Il arrive que le salarié qui dénonce soit l’objet de représailles de la part de son employeur. Il pourrait être mis à l’écart, harcelé, voire même congédié. L’exemple qui suit illustre bien ce genre de situation. Prenons l’exemple d’un contrôleur (Pierre, nom fictif) qui découvre que son supérieur immédiat détourne les fonds de l’employeur à des fins personnelles. Son initiative déplaît à ses patrons et particulièrement, à son supérieur immédiat. Ce dernier travaille toujours pour le compte de l’employeur, parce qu’il a promis à son employeur de rembourser.

Une expérience souvent traumatisante

Au fil des semaines, le gestionnaire fait une cabale et rencontre les collègues du contrôleur pour les inciter à se méfier de lui. Résultat : ses collègues ne lui parlent plus. Un peu plus tard, le gestionnaire lui attribue des tâches qui ne sont pas reliées à ses fonctions de contrôleur dont laver le plancher, passer l’aspirateur ou sortir les poubelles. Évidemment, le contrôleur rechigne, ces tâches ne sont pas dans sa description de tâches, mais le superviseur pointe la phrase toute autre tâche connexe. Par la suite, le contrôleur qui exécute ses tâches habituelles avec la même rigueur et les mêmes résultats qu’auparavant, reçoit une évaluation de rendement négative. Il n’est tout à coup, plus autonome dans ses fonctions (sic). Puis, le supérieur immédiat du contrôleur crie, lui fait des remarques désobligeantes. Le contrôleur exaspéré finit par tomber malade et par quitter l’entreprise, au final. Il s’agit là d’une situation non équivoque de harcèlement psychologique. Certaines entreprises vont toutefois, congédier directement le lanceur d’alerte et ce, malgré de nombreuses années de service.

S’il arrive parfois que l’entreprise soit reconnaissante du fait qu’on ait dénoncé certaines pratiques. Cependant, cela ne veut pas dire que le lanceur d’alerte soit hors de danger de subir des représailles car le fautif pourrait bien tenter de lui faire payer son action en le harcelant ou en tentant de le discréditer. Certains vont même jusqu’à vandaliser les biens du lanceur d’alerte, lui proférer des menaces ou s’acharner sur lui, selon les recherches menées par le professeur de psychologie du travail à l’Université de Sherbrooke, François Courcy.

Dénoncer ou non? Un choix parfois déchirant

La décision de dénoncer une entorse à l’éthique peut prendre un certain temps à mûrir. Le lanceur d’alerte peut être déchiré entre ses convictions personnelles, sa loyauté envers son employeur et le fait de ne pas vouloir mener le trouble. À ces tergiversations, s’ajoutent le risque de recevoir des réactions négatives de la part de l’entourage du délateur. On pourrait lui reprocher en outre, d’agir en traître ou de lui faire sentir qu’il a brisé la solidarité au sein de l’équipe. Souvent, certains collègues sont au fait des irrégularités commises et les condamnent au privé. Cependant, lorsqu’ils voient ce que le dénonciateur subit, ils le désavouent, car ils craignent de subir le même sort. Pour avoir côtoyé de près ce genre de situation, Pierre (nom fictif) croit qu’il aurait dû agir autrement et rapporter le crime directement à la police. Il n’aurait pas eu à subir toutes ces représailles et à se ruiner la santé.

Martine Dallaire, B.A.A.

 

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