L’arrivée de la génération Y a amené plusieurs modifications au sein du monde du travail. Outre, leur intérêt marqué pour la conciliation entre la vie personnelle et la vie professionnelle, la génération Y a amené avec elle, un nouveau phénomène : le job hopping.

Cette nouvelle tendance inverse totalement ce que la grande majorité des entreprises ont connu jusqu’à maintenant, soit l’époque où les travailleurs demeuraient fidèles à leur employeur pendant toute leur vie professionnelle. Les milléniaux peuvent changer d’emploi à un rythme effarant, parfois tous les 2 ans. 

Une tendance qui s’accélère

Le job hopping peut s’avérer déstabilisant pour les employeurs mal outillés au chapitre des ressources humaines. Le recrutement fréquent et rapide de nouveaux effectifs est coûteux tant au niveau du temps que des sommes qui y sont consacrés. Pourtant, selon un sondage effectué par Linkedin, il y a deux ans, cette tendance s’accentuera dans un avenir rapproché. Il apparait qu’au cours des deux dernières décennies, le nombre d’emplois occupés dans des entreprises différentes par les jeunes diplômés a doublé en cinq ans. Un diplômé changerait d’emploi en moyenne trois fois en cinq ans.

Nouvelles générations, nouvelles mœurs

L’arrivée de la génération Y et des milléniaux a en quelque sorte, bouleversé la stabilité ancestrale du monde du travail. Les milléniaux surtout, ont bien compris que la mobilité s’avère un atout et qu’elle permet un développement accéléré de leur carrière et de leurs conditions salariales. De plus, en raison du départ massif des babyboomers, il y a davantage d’emplois disponibles que de salariés dans plusieurs domaines. Ils peuvent donc s’avérer plus sélectifs.

Des avantages pour les travailleurs

Si le job hopping peut s’avérer néfaste pour plusieurs entreprises, en particulier celles de petite taille, il semble bénéfique aux employés et ce, pour plusieurs raisons.

Hausse rapide du revenu

Un changement de travail peut parfois rapporter une hausse salariale avoisinant 25%, ce qui est nettement plus avantageux que les ajustements au coût de la vie tournant aux alentours de 2.5% offerts en demeurant chez le même employeur.

Développement accéléré de l’expérience et des compétences

Les fréquents changements d’emploi permettent de développer rapidement les compétences des employés puisque la majorité des connaissances sont acquises au cours des 2 premières années en emploi pour le compte d’une même organisation. Au-delà de cette période, la majorité des connaissances acquises stagnent et peu de développement est possible.

Un meilleur pouvoir de négociation 

Dans les domaines où les offres d’emplois sont nombreuses, les chercheurs d’emploi jouissent d’un meilleur pouvoir de négociation que celui des générations précédentes. Puisque les employeurs souhaitent attirer et retenir les meilleurs talents, les conditions de travail s’avèrent à l’avantage des chercheurs d’emploi. Il leur est plus aisé de négocier des vacances additionnelles, du télétravail ainsi que le remboursement de frais de formation, par exemple.

Un parcours professionnel impressionnant

En comparant le CV de 2 employés comptant le même nombre d’années d’expérience, le job Hopper bénéficie d’un CV plus impressionnant et démontrant une meilleure expérience que celui qui travaillé pour la même entreprise plusieurs années. Toutefois, certains employeurs risquent de voir le job hopping d’un mauvais œil, surtout, les recruteurs issus de l’ancienne génération ou qui, n’ont pas su s’adapter aux nouvelles tendances. En général, les gens ayant occupé plusieurs postes développent des compétences plus vastes et s’adaptent plus facilement que ceux qui demeurent au sein d’une même entreprise à long terme. Ils sont aussi mieux outillés face à la résolution de problèmes stratégiques complexes grâce à leurs expériences antérieures.

Un vaste réseau de contacts professionnels

Plus le nombre d’employeurs est grand, plus le salarié bénéficie de contacts professionnels. C’est l’évidence même. Un nombre élevé de contacts professionnels comme les anciens collègues et patrons voire même, les anciens fournisseurs et partenaires d’affaires, pourrait s’avérer utile dans le cadre de nouvelles fonctions. Le fait que la nouvelle recrue ait une bonne connaissance de la compétition permet d’en apprendre davantage sur les processus d’affaires des compétiteurs, ce qui peut apporter un avantage stratégique au nouvel employeur.

Relever des défis

La quête de nouveaux défis offre l’avantage de maintenir la motivation chez le salarié puisque l’ennui prend souvent place après plusieurs années chez le même employeur. En effet, la soif d’apprendre ainsi que le désir de montrer ce dont il est capable, amène le salarié à donner le meilleur de lui-même tout au long de son passage dans l’entreprise, un atout non négligeable en matière de productivité.

Une facilité de recrutement accrue

Grâce aux nouvelles plateformes numériques, les employeurs peuvent directement entrer en contact avec des candidats potentiels.  Les job hoppers sont beaucoup plus branchés sur ces réseaux que les employés de longue date chez le même employeur.

Une meilleure tolérance aux risques

Les employés qui changent souvent d’emploi ne se projettent pas dans l’avenir et sont davantage tolérants aux risques.  Ils ne craignent pas l’insécurité car ils ont une meilleure confiance en eux-mêmes, ce qui fait qu’en cas de difficultés au sein de l’entreprise, ils continuent d’être productifs, car ils savent qu’ils pourront toujours dénicher un nouvel emploi en cas de besoin.

Bref, le job hopping s’avère avantageux tant pour les entreprises que pour les travailleurs.  Les employeurs ont intérêt à accueillir et à s’adapter à cette nouvelle tendance.

Martine Dallaire, B.A.A.

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