Les Tuniques Bleues est une bande dessinée belge qui a été créée en 1968 par le dessinateur Louis Salvérius et le scénariste Raoul Cauvin sous la forme d’histoires courtes. Après la mort de Salvérius en 1972, le dessin est repris par Willy Lambillotte alias Willy Lambil. La série compte 68 albums publiés.

Cette bande dessinée aborde, avec humour, la lutte fratricide qui opposa les États de l’Union et les États Confédérés du Sud de 1861 à 1865. Le titre de la série fait référence à la blue coat, veste bleu sombre adoptée par l’armée américaine dès la guerre d’indépendance, pour la distinguer des redcoats britanniques. Ce terme est utilisé par les Amérindiens pour désigner les troupes de cavalerie qui maintenaient l’ordre dans l’Ouest américain.

Durant la guerre de Sécession qui a opposé les États de l’Union (le Nord) aux États Confédérés (le Sud), on nommait les nordistes « les tuniques bleues » et les sudistes « les dos gris ».

Dans la série, on retrouve de nombreux personnages, dont deux soldats de l’Union le sergent Cornélius M. Chesterfield et son acolyte le caporal Blutch, qui se retrouvent embarqués dans des aventures qui les amènent à sillonner les territoires de l’Ouest.

Le 68e album

L’album De l’or pour les Bleus[1] est signé du dessinateur Willy Lambil et du scénariste Fred Neidhardt (auteur de Spirou chez les soviets),

Cette fois-ci Blutch et Chesterfield chevauchent leurs montures lors d’une permission bien méritée, quand ils assistent impuissants à l’assassinat de deux soldats sudistes par des brigands.

Le caporal Blutch empêche le sergent Chesterfield d’intervenir : « Non, sergent ! Nous sommes inférieurs en nombre et en armes. On n’a aucune chance. Et puis, nous sommes censés faire la guerre aux sudistes et non aux sauv…» (p 5).

Avant que l’un des deux soldats ne rende son dernier souffle, Chesterfield lui promet de ramener son médaillon à sa fiancée.

Blutch et Chesterfield qui vont devoir pénétrer les lignes ennemies en se faisant passer pour des Mexicains, rejoindront une mission à haut risque qui consiste à ramener de l’or pour le compte de l’armée sudiste. Ils sont conscients que si leur identité est révélée, ils risquent la peine de mort.

Nous n’en dirons pas plus sur cette nouvelle aventure qui ne manque pas de rebondissements…

L’album qui est publié aux Éditions Dupuis en octobre 2024, est disponible au Québec depuis le mois de décembre de cette année.

L’histoire avant les mots

Dans ce 68 album, on prend conscience que notre vision du monde est façonnée à travers l’utilisation de certains mots qui sont lourds de sens. Voilà pourquoi, pour raconter une histoire qui ne soit pas désincarnée, les auteurs ont choisi de ne pas nommer explicitement certains termes offensants qui étaient utilisés jadis. Voici quelques-uns :

« Nous sommes censés faire la guerre aux sudistes et non aux sauv…» (p 4).

« Il faudra un jour que vous m’expliquiez quelle est la différence entre guerre et assassinat de masse, sergent…» (p 5).

« Ho ! Comment oses-tu ? Sale n… » (p. 17).

Réda Benkoula

[1] Les Tuniques Bleues – Tome 68 – De l’or pour les Bleus | Willy Lambil (Dessin), Fred Neidhardt (Scénario), Leonardo (Coloriste) |Dupuis | 2024 | 48 pages

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