Après une trêve imposée par la pandémie, l’Orchestre Chaâbi de Montréal est de retour sur la scène artistique de la métropole pour le grand bonheur de son public, qui lui a donné ses premiers succès, il y a quelques années. Un retour qui fait florès, car l’OCM s’est produit dans un théâtre plein comme un œuf, ce samedi soir assez glacial, au Collège Jean-Eudes de Rosemont.

À vrai dire, en peu de temps (l’orchestre est né en 2017), l’OCM suscite déjà un grand engouement auprès de la communauté algérienne de Montréal et sur la voie de devenir une véritable institution dont le rôle est la sauvegarde et la promotion du patrimoine musical algérien dans son univers chaâbi (musique arabo-andalouse née dans les quartiers populaires de la Casbah d’Alger, au début du XXème siècle) en terres d’Amérique. Sous la houlette du maestro Mourad Taleb, un chevronné de l’école El Ankaouia (l’école du cardinal du chaâbi El Hadj M’hamed El Anka) et épaulé par Lamine Djenki, un orfèvre de poèmes, toujours à cheval sur les textes, l’OCM est composé de 28 musiciens et choristes jouant sur une flopée d’instruments (mandole, banjo, luth, piano, contrebasse, violon, etc.).

Les voir se produire sur scène est un vrai régal et on est vite emporté par la magie de leur univers musical et poétique, si généreux d’incantations, qui enchantent le cœur et les sens! Sur le mode sahli propre à cette musique citadine et populaire, l’OCM a gratifié son public, dans une ambiance des grandes fêtes d’Alger, par les grands classiques du chaâbi, chantant l’amour, l’exil, la nostalgie et bien d’autres thématiques. Sous des applaudissements et des youyous la galerie s’enflamme et exulte d’allégresse! Aussi, au programme de la soirée, un vibrant hommage à l’icône de la chanson engagée kabyle et le symbole de la culture berbère Matoub Lounès !

Cette magnifique soirée qui marque le retour de l’OCM sur la scène musicale montréalaise fut un franc succès et laisse augurer un bel avenir pour cette institution qui œuvre pour préserver et perpétuer un patrimoine ancestral à cent mille lieues de sa terre natale. L’OCM, à qui on souhaite longévité et beaucoup de succès, donne rendez-vous à son public montréalais au mois de janvier pour un autre concert. 

Sofiane Idir 

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