Lucius Murena est le héros éponyme de la bande dessinée qui a été créée en 1997 par les Belges Jean Dufaux et Philippe Delaby respectivement scénariste et dessinateur de la saga. Après le décès de Delaby, l’italien Theo Caneschi dit Theo a pris le relais de ce péplum, dont les évènements se déroulent au temps de l’empereur Néron.

Cinquième et dernier empereur romain de la dynastie julio-claudienne, Lucius Domitius Ahenobarbus (37 à 68 après JC) est surnommé Néron. Celui dont la légende le désigne comme étant l’instigateur du grand incendie de Rome en 64 après JC, est source de curiosité de la part des chercheurs et des historiens dans la mesure où durant son règne plusieurs conspirations ont été des déjouées. Cette mise en perspective historique permet de comprendre le rôle de Murena en tant que patricien[1] et proche de Néron.

Au fil des albums celui-ci s’est éloigné et s’est rapproché de Néron comme nous avons pu le découvrir dans le 11e album qui a été publié en 2020, où Murena avait disparu pendant un temps, car Lemuria l’avait drogué. Néron suspecta son ami de fomenter un complot contre lui. Ce n’est que lorsque Murena échappa aux griffes de Lemuria et s’en retourna auprès de Néron que ce dernier arrêta de douter de sa fidélité.

Jean Dufaux (auteur du Cri du Moloch, Complainte des landes perdues) et Theo Caneschi ont pris le temps de penser à la tournure des événements avant de revenir quatre ans plus tard avec ce douzième épisode qui s’intitule Mort d’un Sage[2].

Cet album annonce la fin d’un cycle comme nous le confie Jean Dufaux : « Avec ce volume, s’achève le troisième cycle de Murena, celui des complots ». Dans ce douzième album de Murena, le scénariste place notre héros devant la croisée des chemins, tandis que César n’a de cessa de démasquer les complots qui sont fomentés contre lui. Jean Dufaux multiplie les intrigues tout en égratignant les personnages historiques qui gravitent autour de Murena. Pour la peine, il s’évertue à corriger certaines situations spectaculaires du récit dans un glossaire spécialement dédié à cet effet, où il rétablit des faits historiques afin de ne pas induire en erreur les profanes que nous sommes.

Dans cet album, Theo nous permet encore une fois de sillonner les rues de Rome à travers son architecture et son atmosphère d’époque. Le bédéiste qui a déjà publié entre autres Le pape terrible, nous projette à travers le regard des personnages dans une autre époque.

À travers Murena, nous redécouvrons le genre du péplum dans toute sa grandeur.

Réda Benkoula

[1] Un patricien est durant la période romaine un citoyen qui appartient, par sa naissance, à la classe supérieure ancienne et traditionnelle, et qui par ce rang détient diverses prérogatives politiques et religieuses. La classe des patriciens se distingue à Rome du reste de la population, dite plébéienne (Source Wikiperdia).

[2] Murena – Tome 12 – Mort d’un sage | Jean Dufaux (Scénario), Theo Caneschi (Dessin) | Dargaud | 2024 | 64 pages

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