Présenté en avant-première canadienne du 14e Festival International du film Black de Montréal, Obey est le premier long-métrage de Jamie Jones qui, pour le moins que l’on puisse dire, ne laisse personne indifférent en abordant la question du racisme et de la pauvreté.
Avec une subtilité qui est la sienne, le réalisateur nous plonge ainsi dans la capitale britannique en plein mois d’août 2011. La tension est palpable dans les rues de Londres, suite à la mort d’un certain Mark Duggan âgé alors 29 ans, car la police métropolitaine est soupçonnée d’avoir délibérément tué le jeune homme.
À cette période, Leon (Marcus Rutherford) traîne avec ses amis. À 19 ans, il ne fréquente plus l’école et son seul loisir est la boxe qu’il pratique dans un club de gym du quartier de l’East-End de Londres. Leon est jeune et il a de l’énergie. Il se défoule sur le ring, car il a la rage de vivre. Mais il doit grandir vite pour aider sa mère à s’en sortir de ses problèmes d’alcool.
Leon rencontre lors d’une soirée la jeune Twiggy (Sophie Kennedy Clark) qui fait naître en lui des sentiments nouveaux et avec qui il peut entrevoir un autre monde.
Leon est tiraillé de toute part. Entre le désœuvrement qui est son quotidien et l’influence de ses amis de quartier qui l’encouragent à en découdre avec la police, il n’y a qu’un pas.
Ce long-métrage coup de poing est un hymne à la résilience de celles et ceux qui tentent de s’en sortir et ne pas reproduire les schémas sociaux qui veulent que ceux qui sont issus de milieux pauvres sont condamnés à le rester.
Réda Benkoula