L’année 2020 a été particulière. Les loyers ont augmenté et les taux de vacance diminué, partout en province. Plusieurs locataires ont hésité à déménager, de crainte de ne trouver un logement abordable.

La pandémie a eu un impact négatif sur le marché locatif

Dans un premier temps, il faut savoir que les pertes d’emplois engendrées par la pandémie ont augmenté la proportion de ménages dont le paiement du loyer était en souffrance. Les statistiques de la SCHL, démontrent que 58,3 % des propriétaires d’immeubles locatifs ont signalé un taux plus élevé de loyers en souffrance qu’en 2019. De même, à l’échelle nationale, seulement 14,0 % des logements locatifs ont accueilli un nouveau ménage, soit 17.3% de moins que l’année précédente. Ceci s’explique, par la réticence des ménages à chercher de nouveaux appartements ou à déménager en temps de pandémie.

La disponibilité de logements abordables pose un problème

Pour être considéré comme abordable, le loyer mensuel d’un ménage, doit représenter moins de 30 % de son revenu brut. Pour plusieurs, cela signifie, qu’un appartement abordable devrait avoir un loyer mensuel de moins de 625 $. Il s’agit d’un défi particulièrement difficile pour un ménage vivant sous le seuil de la pauvreté. Si moins de logements sont abordables pour les ménages dans les quintiles de revenu inférieurs, cela signifie que ces ménages devront soit, consacrer une plus importante partie de leur revenu au logement, soit chercher un logement hors marché ou bénéficier d’une subvention pour couvrir leurs frais de logement. 

De moins bonnes conditions de vie dans les logements plus abordables

Une étude de la SCHL indique que les logements les plus abordables ont généralement, un taux d’inoccupation plus bas et sont souvent plutôt petits, deux éléments qui laissent planer des difficultés supplémentaires pour les ménages à faible revenu, en particulier, ceux qui comptent des enfants, ce qui s’avèrent plutôt préoccupant.

Le phénomène de l’embourgeoisement ajoute un fardeau supplémentaire

Outre, les éléments mentionnés précédemment, l’embourgeoisement de certains quartiers défavorisés contribue à créer une difficulté supplémentaire. Dans un premier temps, l’acquisition d’immeubles plus ou moins vétustes par des promoteurs immobiliers, à coût alléchant, pourrait inciter les propriétaires à vendre leurs immeubles à un coût très favorable, par rapport à l’état desdits immeubles. Toutefois, ces logis sont généralement habités par des ménages à faibles revenus, qui ne pourront récupérer leur logis, une fois les travaux de remise à neuf terminés, puisque pour la plupart, les coûts de location exigés s’avèrent bien au-delà de leurs moyens. S’ajoute à cette problématique, le fait que ces immeubles sont généralement situés dans les centres-villes, donc à proximité des transports en commun et des services, deux éléments qui offrent des avantages certains à ces ménages qui ne disposent souvent, pas d’un véhicule. Ceci donne à croire que l’éloignement emportera très certainement avec lui, des dépenses supplémentaires pour palier aux commodités dont ils bénéficiaient dans leur logement précédent, donc une nouvelle source d’appauvrissement.

Martine Dallaire, B.A.A.

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