Les aînés comptent parmi les populations les plus vulnérables de la province. Malgré les programmes destinés à les protéger et à améliorer leurs conditions de vie, nombre d’entre eux vivent dans des conditions difficiles au niveau matériel ou dans leur recherche d’un logement adapté à leurs besoins. C’est pourquoi, des organismes gouvernementaux ou sociaux luttent pour que les aînés obtiennent un revenu satisfaisant et mettre fin à la précarité au niveau du logement.

Historique du logement social au Québec

Le logement communautaire constitue au Québec une alternative au logement privé à but lucratif et au logement public subventionné (HLM), soit un logement de type coopérative d’habitation, géré par un OBNL. Les logements accessibles contribuent à la prise en charge du milieu de vie par les résidents en favorisant la participation de ces derniers, à la gestion de leur ensemble résidentiel.

Si ses origines remontent aux années 30, cette innovation sociale a connu un essor dans les années 1970. La Grande Dépression et la Seconde guerre mondiale ont entraîné une véritable crise du logement entre les années 1930 et 1940. Le faubourg Saint-Laurent rencontrait à cet égard, des problématiques particulières. Outre le manque de logements et la surpopulation, les espaces habitables sont restreints et souvent dépourvus d’eau chaude ou de toilette privée. Certains sont aussi, insalubres. Devant la possibilité de se loger adéquatement, des organisations ouvrières sollicitent la construction de logements accessibles. L’État décide d’y construire des logements adaptés à la réalité socio-économique des gens qui y vivent.

Outre l’aménagement physique des lieux, plusieurs organismes s’y investissent en améliorant la qualité de vie des résidents en y offrant des activités sociales. Aujourd’hui, les coopératives d’habitation offrent un milieu de vie dynamique en plus de favoriser le développement des quartiers environnants.

Un exemple à suivre pour des conditions de vie décentes pour les aînés

Il existe désormais, des résidences pour aînés à prix modestes, pour les clientèles à faible revenu. Les appartements sont aménagés confortablement et disposent des commodités habituelles des résidences pour ainés haut de gamme. Des salles et jardins communautaires y sont aménagés et parfois, des espaces dédiés à l’activité physique, sans toutefois, y trouver de salle de cinéma ou de piscine. C’est la raison pour laquelle elles sont abordables. Les appartements y sont environ 30 % moins cher, même si des minibus permettant aux occupants de participer à des sorties à l’extérieur des complexes immobiliers.

La publicité a une vision biaisée de la situation économique des aînés

Les publicités renvoient souvent à l’image d’aînés pleins d’énergie, en santé et sans soucis financiers. Or, la situation est toute autre pour la majorité d’entre eux. Selon les données recueillies par Statistiques Canada, en 2003, lors d’une enquête sur la population active portant sur la condition socio-économique des personnes âgées. Plusieurs sont démunis et doivent compter sur le supplément de revenu garanti (SRG) pour arriver à tout juste payer les comptes, lorsque cela est possible. Il faut savoir qu’en 2019, un aîné vivant de la pension de la Sécurité de la vieillesse et du SRG gagnait annuellement 17 997,24 $, soit moins que le seuil de pauvreté au Canada. Outre ce fait, une personne qui se trouve soudainement en situation de veuvage, en plus d’être éprouvée émotionnellement, est également éprouvé financièrement, car l’ensemble des prestations de la Sécurité de vieillesse et du Régime de pensions du Canada sont annulées le mois suivant le décès du conjoint. La politique actuelle ne tient pas compte du fait que ces personnes doivent restructurer leurs finances, à la suite du décès de leur compagnon de vie. C’est l’une des raisons pour lesquelles les organismes voués aux aînés demandent le prolongement des prestations de la personne décédée pour trois mois, au profit du conjoint survivant.

Des aînés forcés de travailler

Certains aînés sont toujours au travail par besoin financier, notamment pour absorber les coûts de leur logement, et sont pénalisés par les politiques actuelles, malgré la pénurie de main d’œuvre. Les dispositions fiscales découragent les travailleurs d’expérience de retourner ou de demeurer sur le marché du travail, car bien qu’il existe une exemption de gains associée au SRG de 3 500 $, cette somme est peu incitative pour encourager les aînés à occuper un emploi. C’est pourquoi, la FADOQ fait des représentations pour que ce montant passe à 7 000 $, puisqu’à compter de 3 500 $ de revenus annuels, le Supplément de Revenu garanti est réduit de 50 cents par dollar supplémentaire gagné.

Les proches aidants âgés : Les grands oubliés

Plusieurs personnes âgées requérant des soins et de l’aide à domicile n’ont pas le luxe d’avoir de la famille pour les aider. Les proches aidants sont indispensables au tissu social car ils comblent le manque de ressources du système public. Plusieurs des proches aidants sont les conjointes et conjoints des aînés ainsi aidés. Ces derniers doivent souvent, réduire leurs heures de travail voire, abandonner leur emploi pour soutenir leur conjoint vieillissant, ce qui contribue à l’appauvrissement des ménages. Il serait préférable que le crédit d’impôt qui leur est alloué soit versé sous forme de crédit remboursable car plusieurs d’entre eux, même s’ils ont droit à un crédit non remboursable n’y voit aucune différence, leur revenu étant déjà trop faible pour payer de l’impôt.

Le Réseau FADOQ demande au gouvernement de doubler le crédit d’impôt pour aidants naturels et d’en faire un crédit d’impôt remboursable. Cette mesure fiscale viendrait palier en partie les pertes de revenus dues à leur rôle de proches aidants, puisque la situation fiscale actuelle, permet à peu d’entre eux de réellement profiter dudit crédit, puisque l’objectif d’un crédit d’impôt non remboursable est de réduire l’impôt à payer, ce qui avantage ceux dont les revenus sont assez élevés pour bénéficier d’une réduction d’impôt. Lorsqu’un des deux conjoints quitte son emploi, le ménage subit une baisse de revenus ce qui fait en sorte que ceux dont le revenu familial se situe désormais sous le seuil du revenu imposable, donc non imposable, voit cet avantage être réduit à néant. C’est sans compter tous les frais associés à la prise en charge d’une personne malade (adaptation du domicile, frais médicaux, aide à domicile pour les travaux lourds et équipements spécialisés : lit d’hôpital, lève-personne, bobonne d’oxygène, fauteuil roulant et autres).

Martine Dallaire, B.A.A.

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