La députée de Taschereau et critique solidaire en matière de culture, Catherine Dorion, déplore que la ministre de la Culture, Nathalie Roy, ait omis une seconde fois de répondre à sa question concernant la possibilité dimposer un quota de contenu québécois sur Netflix, arguant que ce dossier relève des compétences du gouvernement fédéral.
« Historiquement, le Québec a toujours eu une posture combative vis-à-vis dOttawa en matière de culture, qui demeure une zone grise dans le partage des compétences. Quand la ministre répond quinternet, cest dans la cour du fédéral, on a limpression que la CAQ est en train dabandonner cette posture historique. La CAQ nhésite pas à confronter ouvertement Ottawa lorsquil sagit de brimer les droits des immigrants; de lautre côté, elle se cache derrière le fédéral pour justifier son inaction en matière de culture. On est loin du nationalisme démancipation qui a fait la fierté du Québec dans le passé », sest désolée Mme Dorion.
« Mme Roy soutient que lon doit promouvoir nos plateformes de diffusion québécoises plutôt que Netflix. Nous sommes bien daccord. Cétait dailleurs notre objectif pendant la dernière campagne électorale lorsque nous avons pris lengagement de rehausser le financement de Télé-Québec afin que la chaîne produise des contenus québécois. Mais pourquoi la promotion de notre culture ne se ferait-elle que sur des plateformes financées par lÉtat, quand on sait que des géants numériques font des affaires en or chez nous sans que personne exige quelles fassent leur part dans notre économie? » sest interrogée la députée de Taschereau.
« En détournant le débat de cette façon, la ministre Roy évite de parler de léléphant dans la pièce : Netflix et les autres mégaplateformes de contenu. Cest bien beau de vouloir bonifier nos plateformes québécoises, la réalité, cest que Netflix occupe une place hégémonique sur le marché et quaucune règle nencadre actuellement le contenu de son catalogue au Québec. Ne pas sattaquer à cet enjeu, cest contourner le problème », a-t-elle conclu.