Présenté en Compétition internationale longs métrages des 20èmes Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM) « Taste of Cement », de Ziad Kalthoum livre un témoignage des conditions de vie de réfugiés Syriens au Liban et qui travaillent dans un chantier que l’on pourrait qualifier de prison à ciel ouvert à Beyrouth.
On peut lire sur une banderole la mise en garde suivante : Il est interdit aux Syriens qui travaillent dans le chantier de pénétrer dans la ville après 19 heures, sous peine de s’exposer aux mesures légales qui sont prévues par la loi.
Pourtant ceci n’empêche pas le narrateur de libérer la voix silencieuse de ces hommes de l’ombre qui vivent une situation de précarité et qui ne veulent pas oublier l’horreur de la guerre qui se déroule en Syrie.
Ziad Kalthoum s’intéresse aux gestes de ces hommes. Il pénètre leur regard et veut donner vie à ces taches déshumanisantes où se juxtaposent la sueur et le bruit des machines. Il suit les petits gestes du quotidien de ces ouvriers du bâtiment qui travaillent le jour dans cet édifice en construction et y dorment la nuit. Ils observent Beyrouth à travers les hauteurs du chantier, mais se sentent en-dessous de cette belle ville qui ne veut pas d’eux. L’image est forte et démontre par la même occasion la difficulté de la situation des réfugiés.
Le réalisateur en profite nous faire vivre une expérience immersive au sens propre du terme en plongeant dans les profondeurs de la méditerranée pour observer ce qui se trouve au large des côtes de Beyrouth.
Les prises de vues sont à couper le souffle à l’image de la prouesse visuelle que réussit Ziad Kalthoum en filmant ce chantier en construction. Il capte le mouvement des machines et celui des grues. La mécanique ignorée du travail de chantier est mise en avant par le réalisateur à travers le travail des réfugier Syriens qu’il ne veut immortaliser.
Réda Benkoula
