« LE » Manu Larcenet, vient de publier chez Dargaud la suite de Thérapie de groupe[1], une bande dessinée qui fait réfléchir sur « les joies » de l’écriture. Sauf que cette fois-ci, l’auteur est en manque d’idées !

Ah, l’angoisse de la page blanche ! À elle seule, elle inspire Manu au point où il laisse libre court à une forme de délire créatif avec son personnage Albatrosman, qui cherche désespérément des pistes pour ne pas être en rupture d’idées. L’auteur du Retour à la terre et du Combat ordinaire se lâche encore une fois dans cette œuvre qui donne de lui une impression d’être une personne torturée. Cependant, en y prêtant attention, on se rend compte du talent qui est déployé par l’artiste au niveau scénaristique pour raconter une histoire, mais aussi pour partager un peu de culture générale qui ne peut que faire du bien à notre intellect.

Manu Larcenet -on ne le dira pas assez- est doté d’un talent extraordinaire pour changer très facilement les registres graphiques au point où il s’aventure dans une même BD à mélanger les couleurs sépia et le noir et blanc. Le bédéiste articule ainsi son travail de manière intelligente et méthodique pour garder en éveil celles et ceux qui feuillettent son œuvre non sans y glisser çà et là des pointes d’ironie, des soupçons de second degré et plus que tout un humour décalé qui fait réfléchir.

Bien entendu, sans idées, il n’y a pas d’histoires, mais là encore l’auteur fait un travail exploratoire dans l’esprit de son personnage qui s’imprègne de l’histoire, de la philosophie et de l’art au point d’aller à la rencontre des personnalités de divers horizons pour trouver cette fameuse idée qui « se conçoit bien».

Réda Benkoula

[1] Thérapie de groupe T.2: Ce qui se conçoit bien | Manu Larcenet | Dargaud | 2021 | 56 pages

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