Après plusieurs mois d’attente et de nombreuses tentatives de négociations entre le gouvernement fédéral et les provinces, un montant de 46,2 milliards de dollars échelonné sur 10 ans fut annoncé au cours des derniers jours. 

L’offre du gouvernement Trudeau semble finale, ce qui soulève certaines interrogations quant à la soutenabilité budgétaire à long terme des dépenses en santé, surtout, au Québec pour les années futures.

Il semblerait que l’impasse des derniers mois, se serait résorbée entre Justin Trudeau et ses homologues provinciaux en ce qui concerne les transferts fédéraux en santé.

Le gouvernement fédéral en sort grand gagnant

Le montant global proposé par le gouvernement canadien constituerait, selon les premiers ministres provinciaux, une somme nettement insuffisante, selon les experts en gestion d’organismes publics et parapublics. Rappelons que François Legault et les premiers ministres des autres provinces canadiennes exigeaient, depuis plus de deux ans, une hausse des transferts canadiens en matière de santé (TCS) de 28 milliards annuellement, chaque année, suivi d’une augmentation annuelle de 5 % pour palier à l’inflation, soit une somme totalisant 280 milliards sur dix ans.

Le Premier Ministre Trudeau défend son offre en soutenant que le gouvernement fédéral aura octroyé, en 10 ans, un montant total de196 milliards à l’ensemble des provinces, en plus d’autres montants ciblés pour venir en aide aux provinces et aux communautés autochtones. Malgré tout, il subsiste tout de même, une différence de 234 milliards sur dix ans entre la demande des provinces et l’offre finale d’Ottawa. 

La question du secteur privé en santé 

S’il s‘avère intéressant d’analyser l’aspect budgétaire, il n’en demeure pas moins qu’au bout du compte, ce sont les citoyen.n.e.s qui ressentiront les effets de cette entente sur l’efficacité du système de santé publique dans son ensemble. Le système de santé québécois, en raison des effets de la pandémie, certes, mais aussi en raison du vieillissement de la population et de la rareté de la main-d’œuvre. Ces derniers enjeux occasionnent une pression majeure sur le système de santé et par ricochet, sur les finances publiques. Le réseau de la santé demeure le poste budgétaire le plus coûteux du gouvernement québécois, avec une part de 43 % de toutes les dépenses du Ministère des Finances.

Les besoins et les coûts ne cessent de croître chaque année. C’est pourquoi, le gouvernement du Québec continue d’augmenter le budget de la santé et l’une des raisons pour lesquelles, les TCS sont essentiels au maintien d’un système de santé public fort au Québec. Plus de contraintes financières obligerait un nombre croissant de patients à se tourner vers le secteur privé, en raison des délais d’attente liées aux coupures des TCS. Malgré cela, la contribution fédérale en santé a diminué de plus de 25 % au cours des dernières décennies. Les finances publiques du Québec sont mises à mal et le prochain budget provincial, prévu au mois de mars, permettra de déterminer l’ampleur de la situation.

Martine Dallaire, B.A.A.

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