Casablanca | Maroc | 10 septembre 2023. C’est le vendredi 8 septembre à 23h11 heure locale (22h11 GMT) qu’un fort séisme de magnitude 6,8 a frappé le centre du Maroc, tuant au moins 2 000 personnes, comme l’a indiqué le ministère de l’Intérieur du pays en date du 10 septembre.
L’épicentre qui se trouvait dans les montagnes du Haut Atlas, à 71 km au sud-ouest de Marrakech, à une profondeur de 18,5 km, a provoqué une secousse qui a été ressentie jusqu’au sur de l’Espagne, en Algérie et en Mauritanie comme l’indiquait l’US Geological Survey.
Je suis à Casablanca, depuis presque un mois déjà. Il est moins une minutes avant le séisme. Je m’apprête à me coucher, lorsque je sent que mon lit se déplace d’un bord à l’autre de la chambre. La fenêtre gronde et je réalise aussitôt que c’est un tremblement de terre…il me fait penser à celui de 2003 à Boumerdès en Algérie…(certes moins puissant à ce moment là), mais suffisamment pour évacuer l’immeuble…
Une minute après le séisme, le quartier de Maarif à Casablanca, qui est en général assez animé le soir, l’est encore plus étant donné que les habitants du quartier ont envahis les rues ainsi que le petit jardin de la Place Mehdi Ben Barka. Adultes et plus jeunes sont dehors. Dans la précipitation, certains sont sortis avec les vêtements de nuits, d’autres avec leurs couvertures, dans une panique totale. Déjà, les petits attroupements se forment dans le voisinage et tout le monde commence à réaliser qu’un tremblement de terre à toucher la ville de Casablanca. Certains confient que leurs maisons sont anciennes et ne sont pas antisismiques. Les discussions s’animent. Beaucoup sont accrochés à leurs téléphones pour avoir des nouvelles de leurs proches et savoir s’ils ont ressentis le séisme.
30 minutes après le séisme, on commence à avoir les premières nouvelles. L’épicentre est proche de Marrakech. Les premières vidéos qui sont partagées sur les réseaux sociaux font état de la gravité de la situation, mais personne ne réalise l’ampleur des dégâts. Certains évoquent même le tremblement de terre qui a détruit Agadir le 29 février 1960. Avec une magnitude 5,7, le séisme avait fait à l’époque plus de 12.000 morts, soit un tiers de la population de la ville.
Cette soirée du 9 au 10 septembre, la nuit aura été longue pour les casaouis et beaucoup sont restés à l’extérieur jusqu’au petit matin…
Dans la région de Marrakech, c’est l’effroi…Dans la vielle médina de la place Jamaa El Fna, des habitations sont détruite et les chiffres alarmants autour de la catastrophe naturelle commencent à circuler avec le nombre de morts et des blessés qui ne cesse d’augmenter.
Les deux nuits qui ont suivi le séisme ont été difficiles à Marrakech et une grande partie de la population a dormi dehors. La ville ocre pleure ses morts…
L’élan de solidarité nationale est tel que les citoyens répondent présents aux appels aux dons de sang. Une course contre la montre est engagée pour retrouver les survivants du séisme.
Sur les réseaux sociaux, les messages de condoléances et de solidarité sont partagés par les marocains. Le reste du monde se solidarise avec les victimes de la catastrophe. Même la page d’accueil de Google rend hommage aux victimes du séisme avec le message : A la mémoire des victimes du séisme.
L’heure étant grave, le festival de Timitar qui a lieu chaque année dans la ville d’Agadir, interromps le programme qui est prévu dans sa 21e édition pour les soirées du 8 et 9 septembre. Dans un message Facebook, le Groupe Labess qui devait se produire durant le festival, a d’ailleurs lui aussi fait part de sa solidarité avec les familles des victimes suite à la catastrophe.
Il faut noter que dès l’annonce du tremblement de terre, de nombreux chefs d’États et de gouvernements ont présenté des messages de solidarité au peuple marocain, au point où même l’Algérie qui avait fermé son espace aérien au voisin marocain depuis septembre 2021, a annoncé samedi avoir décidé de l’ouvrir son espace aérien aux vols transportant des aides humanitaires et des blessés du séisme qui a frappé vendredi le Maroc.
A l’image de nombreux marocains résidents à l’étranger, Monsef Derraji – Député de Nelligan au Québec, qui est rappelons-le un natif de la ville de Marrakech, a présenté lui aussi un message de solidarité au peuple marocain sur sa page Facebook : Mes pensées sont avec le peuple marocain en ces moments de deuil et d’inquiétude suite au séisme qui a secoué pratiquement tout le pays, causant, selon un bilan provisoire, la tragique perte de plus de 1000 vies humaines et autant de blessés ainsi que d’importants dégâts matériels. Ma solidarité également avec les Québécois et Canadiens d’origine marocaine qui sont affectés par cette catastrophe.
Alors que les appels aux dons se multiplient à l’intérieur du pays et à l’extérieur, le Roi du Maroc Mohammed VI a décrété le 9 septembre, un deuil national de trois jours avec mise en berne des drapeaux sur tous les bâtiments publics. Le souverain marocain a chargé le gouvernement de mettre en place une commission interministérielle chargée du déploiement d’un programme d’urgence d’aide à la reconstruction des logements détruits par le séisme qui a frappé le royaume dans la nuit de vendredi à samedi.
En terminant, au nom de la Rédaction, je présente ma solidarité et mes sincères condoléances aux familles des victimes et à tout le peuple marocain suite au tremblement de terre.
Réda Benkoula
