Mahmud Nasimi est né en 1987 en Afghanistan. Il a quitté son pays en 2013 et a traversé plusieurs pays, comme il le souligne dans Un Afghan à Paris[1] : « Avant d’arriver en France, je suis passé par plusieurs pays : l’Iran, la Turquie, la Grèce, la Macédoine, la Serbie, la Hongrie, l’Autriche, l’Allemagne et la Belgique » (P.23).
Il arrive à Paris en 2017. Il découvre des lieux qui recouvrent l’Histoire tels que le cimetière du Père Lachaise ou celui de Montparnasse. Ce sont des auteurs et des artistes qui y sont enterrés. La sensibilité dont fait preuve Nasimi est aisément perceptible. Il décrit avec précision ce qui retient son attention. La beauté de Paris et sa richesse culturelle ouvrent les bras à celui qui cherche à se documenter, à apprendre, à dépasser la solitude que peut vivre un nouvel arrivant. C’est ce que tente d’expliquer l’auteur.
Lecture et sensibilité
Écrire débute d’abord par la lecture. C’est cette étape qui est instructrice. Nasimi le mentionne explicitement : « Le mot clapotement que j’ai appris en lisant Maupassant a invoqué le chant de la rivière qui a bercé mon enfance, il l’a fait remonter à la surface » (P.08). L’auteur se livre à la description d’un vécu, en totale opposition avec son quotidien en Afghanistan. Il contemple, apprécie, hume des odeurs qui nourrissent l’âme et l’esprit. En totale harmonie avec ce qu’il voit, il n’écrit pas en sa langue maternelle le dari mais utilise la langue française dont il apprécie fortement la poésie. Il est l’écrivain qui fait aimer PARIS aux autochtones. Avec le regard de celui qui vient d’ailleurs, il démontre qu’aller dans un autre pays, c’est œuvrer pour se réaliser en donnant le meilleur de soi-même.
Lamia Bereksi Meddahi
[1] Mahmud Nasimi, Un Afghan à Paris, Ed/ Du palais, 2021, 120 pages.