Unarmed Man, est ce que l’on pourrait cataloguer de film coup de poing pour aborder le problème du racisme qui ronge la société américaine. En s’appuyant sur des faits réels, Harold Jackson III, transpose sur le grand écran cette situation de violence que l’on voit un peu trop souvent sur les grandes chaines de télévision américaine.

James Billings est dans son auto. Il est accompagné de sa conjointe et de sa fille. Sur le chemin pour se rendre au travail, un contrôle de routine policier tourne au drame. L’homme est tué de cinq balles par l’officier Greg Yelich. Seulement voilà ! James Billings est noir et l’officier de police Greg Yelich est blanc. Et c’est là, le cœur du problème dans ce qui se passe aux États-Unis, où l’on constate que les bavures policières, qui sont monnaies courantes. Malheureusement, ces actes sont intrinsèquement liés aux situations de délits de faciès que subissent les noirs, par rapport au reste de la population majoritairement blanche.

Des émeutes civiles éclatent après que l’officier de police Greg Yelich ait abattu et tué un homme non armé lors d’un contrôle de routine. Forcé de faire une déclaration, le policier raconte sa version des faits dans un témoignage brutal, rempli de préjugés raciaux, de peur et de violence tandis que l’enquêteur de la déclaration (Aaron Williamson) enquête sur l’incident, de plus en plus lugubre.

Le réalisateur Harold Jackson III prend donc le risque d’aborder dans ce long-métrage la délicate question de la libre circulation des armes, les situations de marginalisation que vivent les résidents de certains quartiers et bien entendu le problème du racisme aux USA.

Pour ce faire, il articule le film autour d’un interrogatoire que doit subir le policer par un enquêteur noir de la police pour établir les faits. Le ton est grave et l’officier tente de livrer sa vérité pendant que la femme de la victime témoigne de sa vérité sur les réseaux sociaux et sur les chaines de télé américaines. L’ambiance est lourde dans la salle d’interrogatoire et cette rencontre routinière entre l’officier et l’équateur pousse les deux protagonistes dans leurs retranchements et le rôle dans lequel ils sont assignés.

Harold Jackson III réussit son pari en interpellant les spectateurs à travers la force de son film qui aborde plusieurs enjeux, même s’il en faut beaucoup plus qu’un simple scénario pour changer le système et mettre fin aux injustices et à la violence.

Unarmed Man| Réalisation : Harold Jackson III | Distribution : Scott Arbogast, Paul Cottman, Tia Dae | Durée : 72 min | USA | 2019

Réda Benkoula

Harold Jackson III au Festival international du film black de Montréal 2019

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