Un camion-citerne approvisionne en eau potable un camp de réfugiés. Nous sommes en Jordanie et plus précisément dans le camp de Zaatari en plein milieu du désert.

C’est ainsi que débute le documentaire de Catherine Van Campen qui est présenté en Compétition internationale longs métrages des 20èmes Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM).

Après Eternal Mash (2007), Flying Anne (2010), Painful Painting (2011), Joan’s Boys (2013) et Garage 2.0 (2016), la réalisatrice hollandaise fait une incursion dans ce camp de réfugiés pour témoigner que le conflit en Syrie s’étend bien au-delà des frontières avec son lot de réfugiés et ses milliers de familles disséminés à travers le monde.

Si plusieurs pays occidentaux dont le Canada ont accepté d’accueillir ces familles déplacées, nombre d’entre-elles sont dans des conditions précaires, comme on peut le constater dans le camp de Zaatari où se côtoient à perte de vues des tentes de fortune.
Des petits baraquements se juxtaposent çà et là pour constituer un écosystème du village des réfugiés où l’on croise Fatma, Ferras, Hammoud, Maryam et bien d’autres enfants.
Ce film en plus de leur être dédié, il leur est consacré en donnant la parole à ses enfants qui ont échappé à la guerre.

Des histoires de vies :
Comment vivent-ils leur enfance dans un monde d’adultes?
Ils ont conscience très tôt de ce qui leur manque : Un toit qui est le leur et un pays qu’ils ont quitté. À cela s’ajoute la précarité de la vie dans le camp où ils apportent main forte à leurs parents avec leurs mains frêles.
Tel est l’enjeu des parents qui doivent éduquer leurs enfants dans des conditions où tout le monde doit faire preuve de débrouillardise.
En suivant le quotidien des enfants, on apprend à connaitre leurs parents dans ce camp de Djinn (esprit).

Le sourire des enfants :
-Fatma Al-Badawy cherche inlassablement son coq qu’elle a perdu. Heureusement que sa mère est là pour la guider tant elle veut s’affirmer. Son professeur lui suggère d’ailleurs de vivre son âge et de ne pas se mêler des problèmes des adultes.
-Ferras Adnan, vit dans la rue numéro 16 du camp. En dehors des heures de cours, ce jeune garçon vend des sucreries (Raha) que son père confectionne. Il sillonne le camp en criant raha derawiya qui veut en acheter! Il étudie en troisième année du niveau primaire et il partage son rêve d’ouvrir un commerce à l’âge adulte.
-Hammoud Al-Mansour que sa mère surnomme Hammoudi étudie en 4e année. Sa mère lui achète un vélo. Peu de temps plus tard, la famille apprend qu’ils auront un nouveau-né. Hammoudi prend conscience de la chose et accepte que sa mère revende le vélo pour quelques deniers, car la famille en a besoin pour survivre.
-Maryam Al-Hariri est passionnée de photographie. Elle capture des images du désert et du camp. Elle prend des cours de théâtre et aide son mère dans les tâches quotidiennes.

Le regard des enfants qui s’amusent devant la caméra de Catherine Van Campen est porteur d’espoir. Avec leurs sacs à dos, ils vont étudier pour avoir un avenir meilleur.

Réda Benkoula

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