La 18e édition des Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM) se tiendra du 12 au 22 novembre 2015. Avec une sélection de 144 films en provenance de 42 pays et la présence d’une centaine d’invités, les RIDM sont plus que jamais une destination majeure pour les amateurs du cinéma du réel.

Le festival présentera 25 premières mondiales et internationales, 23 premières nord-américaines, 23 premières canadiennes et 43 premières québécoises. Avec 49 courts et longs métrages québécois, les RIDM se distinguent encore une fois comme une plateforme de lancement privilégiée pour les oeuvres locales.

Les RIDM sont très heureuses d’ouvrir le festival avec la première mondiale du nouveau film de Pascal Sanchez, Les vaillants. Fière héritière de la tradition québécoise du cinéma direct, cette plongée au coeur d’un HLM du quartier Saint-Michel de Montréal est un bijou d’humanisme qui touche droit au coeur. En clôture, les RIDM proposent l’un des films les plus originaux et acclamés de l’année festivalière. Entre fiction et documentaire, Olmo and the Seagull de Petra Costa et Lea Glob nous fait partager le quotidien d’un couple d’artistes bouleversé par la grossesse. Une oeuvre lumineuse sur les rapports entre la vie et la création.

COMPÉTITION OFFICIELLE

Onze prix seront décernés aux films gagnants des quatre sections compétitives.

Compétition internationale longs métrages

Les 10 films de la compétition internationale longs métrages sont des propositions fortes et diversifiées qui témoignent de la vitalité du genre documentaire et de sa capacité unique à prendre le pouls du monde contemporain.

En privilégiant une approche intimiste, la fresque magistrale Homeland (Iraq Year Zero), la chronique familiale Je suis le peuple et le huis-clos troublant Coma parviennent ainsi à transformer notre regard sur le désastre de l’invasion de l’Irak, la complexité de la révolution égyptienne et la situation actuelle en Syrie. De grandes leçons d’humanisme. De son côté, c’est sous la forme d’un thriller politique haletant que Democrats nous invite à observer de près l’écriture d’une nouvelle constitution pour le Zimbabwe, une tâche aussi titanesque que vaine et dangereuse. Plus près de nous, la docu-fiction The Other Side propose quant à elle une plongée angoissante au coeur de la culture white-trash du sud des États-Unis.

Si ces films sont ancrés dans le présent, le documentaire peut également être un outil sans égal pour réfléchir et réécrire l’histoire. Qu’il s’agisse de proposer un regard aussi original qu’atypique sur l’héritage d’un poète anglais fou (By Our Selves), de mélanger fulgurances poétiques et science-fiction pour évoquer la mémoire collective de Singapour (Snakeskin), de profiter de la coupe du monde de football au Brésil pour renouer des liens familiaux depuis longtemps rompus (O futebol), de retracer brillamment les origines du groupe terroriste allemand le plus célèbre des années 1960-70 (Une jeunesse allemande), ou encore de revisiter l’histoire des répressions politiques de Los Angeles sous forme de déclaration d’amour torturée (Machine Gun or Typewriter ?), ces documentaires explosent les conventions pour appréhender le monde différemment.

Compétition nationale longs métrages

Les multiples approches proposées par les 12 films de la compétition nationale n’ont rien à envier aux explorations de leurs confrères internationaux et démontrent plus que jamais que le Québec et le Canada possèdent une pépinière de talents documentaires inégalée.

Les films attendus de talents reconnus tels qu’André-Line Beauparlant (Pinocchio), Dominic Gagnon (of the North), Mia Donovan (Deprogrammed), Jean-Philippe Lesage (Un amour d’été) et Michka Saäl (Spoon) y côtoient les premiers longs métrages prometteurs de jeunes auteurs audacieux. Après avoir remporté le grand prix du jury à Sundance pour son court métrage de fiction La coupe, Geneviève Dulude-De Celles nous propose une superbe chronique sur la jeunesse actuelle dans Bienvenue à F.L. Dans Nuestro Monte Luna, Pablo Alvarez-Mesa observe avec minutie de jeunes Colombiens passionnés de corrida aux prises avec des enjeux socio-politiques qui les dépasse. Cette ouverture vers l’étranger est symbolique de nombreux films de cette compétition qui n’hésitent pas à affronter le monde hors de nos frontières, dont After Circus, Callshop Istanbul, P.S. Jerusalem ou encore, à sa façon, le désopilant Jesus Town, USA. Dans une catégorie à part, l’ovni 88:88 d’Isiah Medina, phénomène de Locarno et TIFF, propose ni plus ni moins d’inventer le cinéma de demain. Tout un programme !

Compétitions internationales courts et moyens métrages

Impossible de passer sous silence la présence imposante des créateurs québécois et canadiens parmi les 14 courts métrages internationaux sélectionnés cette année. Loïc Darses (elle pis son char), Nika Khanjani (Free World Pens), Nadine Gomez (Métro) et l’enfant terrible du cinéma expérimental québécois Karl Lemieux, accompagné de son complice David Bryant (Ondes et silence), pourront ainsi côtoyer des noms aussi illustres que Lucien Castaing-Taylor, Véréna Paravel et Ernst Karel (l’équipe de Leviathan) qui reviennent avec une vision apocalyptique de notre monde industriel tournée au Japon à l’aide d’un téléphone et d’un télescope dans Ah Humanity !, ou encore le compositeur acclamé Jóhann Jóhannsson (The Theory of Everything, Sicario) qui nous propose une symphonie audiovisuelle en plein Antarctique dans End of Summer. Une telle liste pourrait faire de l’ombre aux huit moyens métrages, mais avec une oeuvre décapante de Guy Maddin, Evan et Galen Johnson (Bring Me the Head of Tim Horton), Psaume, une odyssée post-apocalyptique africaine de Nicolas Boone (gagnant de la compétition courts métrages du FNC en 2014 avec Hillbrow) ou encore Field Niggas, l’inoubliable premier film du photographe de rue new-yorkais Khalik Allah, la compétition entre courts et moyens métrages promet d’être féroce !

PANORAMA

Présentations spéciales

Comme chaque année, les grands noms et les titres les plus prestigieux de l’année festivalière font l’objet de Présentations spéciales. Avec In Transit et Last Conversations, les regrettés géants du cinéma Albert Maysles et Eduardo Coutinho nous offrent deux oeuvres ultimes qui témoignent de leur talent à capter, respectivement, l’âme du peuple américain et de la jeunesse brésilienne. Disparue elle aussi récemment, Chantal Akerman réalise un ultime hommage à sa mère en forme d’oeuvre somme dans No Home Movie. Gagnant du premier prix dédié au documentaire lors du dernier Festival de Cannes, Allende mi abuelo Allende, réalisé par la petite fille du président chilien déchu, propose un regard inédit et intime sur l’homme derrière le mythe; Frederick Wiseman explore l’un des quartiers les plus multiculturels de New York dans In Jackson Heights; Patricio Guzmán revient avec Le bouton de nacre, un nouvel essai philosophique et politique sur l’histoire du Chili; Sergei Loznitsa nous replonge dans la chute de l’URSS avec The Event; Claire Simon promène son regard tendre et humaniste au coeur du bois de Vincennes dans Le bois dont les rêves sont faits; et Nikolaus Geyrhalter signe une épopée de la vie ordinaire avec Over the Years. À cette riche sélection s’ajoutent Censored Voices, une oeuvre choc qui rend disponible pour la première fois les témoignages censurés de soldats israéliens enregistrés peu après la guerre des Six jours, et Guantanamo’s Child: Omar Khadr, premier film à réellement donner la parole au célèbre prisonnier, en liberté surveillée depuis peu. Enfin, l’artiste contemporain Mark Lewis nous invite dans Invention à une balade envoûtante explorant les liens entre villes et architecture.

On vous parle du Québec

Des enjeux majeurs de la société québécoise sont passés au peigne fin dans On vous parle du Québec. Les victimes

des réformes récentes de l’assurance emploi ont enfin droit de parole dans Pouding chômeurs; Police

Académie lève le voile sur la dernière année de formation des policiers; les projets controversés d’oléoducs, et les

méthodes pour lutter contre, sont analysés dans Pipelines, pouvoir et démocratie. De son côté, Maman ? Non

merci ! part à la rencontre de tous ceux et celles qui s’opposent à la pression sociale d’avoir des enfants. Enfin, le

très beau Manoir fait la chronique des derniers moments d’un accueil pour sans-abri unique en son genre.

États du monde

Les enjeux socio-politiques internationaux sont au coeur d’États du monde. L’intense Tell Spring Not To Come This

Year nous propose une immersion au sein d’une division de l’armée afghane chargée de poursuivre la lutte contre

les Talibans; le contemplatif Killing Time Entre deux fronts s’intéresse quant à lui au quotidien de soldats

américains cantonnés entre deux missions dans la petite ville désertique de Twentynine Palms; À la poursuite de la

paix s’intéresse à tous ceux qui vont sur le terrain pour tenter de changer le cours des conflits. La réalité

quotidienne du travail psychiatrique est observée sans fard dans Le divan du monde. Alors qu’Oncle Bernard,

l’antileçon d’économie nous permet de réécouter les sages paroles du célèbre analyste économique de Charlie

Hebdo assassiné cet hiver, The Chinese Mayor nous plonge dans les arcanes de la politique municipale chinoise aux

côtés d’un personnage hors du commun.

ARTifice

La création artistique est à l’honneur dans ARTifice, qu’il s’agisse de puiser dans l’essence même du documentaire pour observer la naissance d’une sculpture de bronze dans Hand Gestures, de suivre FONKi, un talentueux graffeur montréalais de retour dans son Cambodge d’origine dans Retour aux sources, de faire le portrait de deux cinéastes exceptionnels dans I Don’t Belong Anywhere – Le cinéma de Chantal Akerman et The 1000 Eyes of Dr. Maddin, de redécouvrir l’une des plus importantes galeristes de l’art moderne dans Peggy Guggenheim Art Addict, de partir à la recherche d’un illustrateur québécois mythique dans Sur les traces d’Arthur ou de dévoiler les dessous de l’un des plus grands scandales du monde littéraire contemporain dans The Cult of JT Leroy. Même Ronald et Nancy Reagan deviennent des artistes de performance malgré eux dans les hilarants Reagan Shorts !

Portraits

Le documentaire est souvent à hauteur d’hommes. Portraits propose ainsi des destins individuels aussi touchants qu’universels. My Love, Don’t Cross That River est l’histoire bouleversante de l’amour plus grand que nature d’un vieux couple coréen; <span style= »fo

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