Selon plusieurs études et statistiques, la place de la femme dans des postes de gestionnaires et de dirigeantes a faiblement progressé au cours des 20 dernières années. En effet, les avancées politiques et juridiques en faveur de l’égalité ont permis aux femmes d’obtenir plus de diplômes universitaires et un accès élargi au marché du travail, mais il reste des écarts dans le milieu du travail au niveau de l’accès aux postes décisionnels et au choix de spécialisation (Brière, Les femmes dans des professions traditionnellement masculines, 2019).

Les femmes sont minoritaires dans la population étudiante en génie

Au départ, les femmes sont minoritaires dans la population étudiante universitaire en génie. Parmi les nombreux articles, selon un rapport de recherche de 2016 (Brière, Étude sur la progression et la rétention des femmes dans les professions et métiers ayant été réservés aux hommes, 2016) : si les femmes sont majoritaires parmi les populations étudiantes universitaires (ex. : 65% en droit et 62% en médecine), elles ne représentent que 18% de la population universitaire en génie et 13,6% des membres de l’OIQ.

Dans un avis du Conseil de statut de la femme adopté le 2 septembre 2004 (Francine Lepage T. M., 2004) la représentation féminine en sciences diminue de manière importante du passage du collégial à l’université, alors que les femmes sont majoritaires à l’université dans plusieurs domaines, mais selon le ministère de l’Éducation du Québec, on n’observe aucune différence entre les résultats scolaires en mathématique des filles et celle des garçons.

Les femmes sont minoritaires sur des postes de gestion et de dirigeants

Selon des statistiques à l’échelle mondiale en 2004 et en 2020, les avancées légales et politiques, et l’évolution des mentalités sur la place de la femme sur le marché du travail, ont permis une progression, quoique lente, du pourcentage de femmes dans les postes de gestion et de cadres supérieurs ( (Marilyn J. Davidson, 2004), (Women in Management: Quick Take, 2020). Il y a eu un sommet en 2019 avec une augmentation de 29% des femmes occupant des postes de gestion, une donnée qui n’a pas changée en 2020.

Pourquoi si peu de femmes ingénieures et si peu de femmes dans des positions décisionnelles ?

Dans l’article Les femmes dans le management, (Women in Management: Quick Take, 2020) cité plus haut, on fait mention du concept de plafond de verre (réf. : Morrison & autres, 19887), selon lequel, il y a une barrière invisible qui limite l’accès des femmes aux niveaux supérieurs de gestion.

Les femmes ingénieures semblent faire face à de nombreux obstacles au niveau de leur progression vers des postes décisionnels. Certains obstacles particuliers semblent être communs à plusieurs articles, dont les suivants : le manque de modèle féminin pour les filles, les enjeux d’articulation travail-famille, les lacunes dans les processus de nomination aux postes de décisions, les perceptions que le rôle de cadre ou de dirigeant est masculin, la tendance est de penser d’abord à un homme pour ce genre de rôle et finalement, l’impunité de comportements machistes et du harcèlement.

Avec l’attitude de certains milieux, les femmes finissent par se décourager. Certaines finissent même, par changer de domaine de pratique, pour parfois accéder à des postes de cadre supérieure dans des domaines totalement différents. S’il s’agit en partie d’une bonne nouvelle, il n’en demeure pas moins que ces femmes ont dû réorienter leur carrière pour enfin accéder à des postes de cadres supérieurs.

Martine Dallaire, B.A.A.

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