L’achat d’une propriété constitue pour plusieurs, l’investissement d’une vie. Aussi, faut-il chercher à trouver une propriété convenant non seulement à ses besoins, mais surtout, à son budget. Voilà pourquoi, il peut être tentant de lorgner du côté des reprises de finance, surtout lorsqu’on dispose d’un petit budget ou que l’on souhaite acquérir une propriété dans une fourchette de prix autrement inaccessible. Si c’est une solution qui peut sembler alléchante, la prudence s’impose.

Un coût plus élevé que prévu

Une reprise pour défaut de paiement, si elle est souvent moins chère, peut valoir beaucoup moins qu’on le pense. Puisqu’elle fait l’objet d’une reprise bancaire pour cause de difficultés financières, il peut arriver que l’ancien propriétaire ne disposait pas de suffisamment d’argent pour effectuer les réparations nécessaires et l’entretien saisonnier. Dans le cas d’une propriété neuve, il peut arriver qu’un nombre important de travaux restent à compléter, surtout dans le cas d’une auto-construction. Dans certains cas rarissimes, la frustration occasionnée par la perte de son domicile pourrait inciter l’ancien propriétaire à détruire l’immeuble par vengeance.

Une négociation de prix plus ardue

Il est généralement plus difficile d’obtenir une baisse de prix de la part de l’institution financière puisque la propriété convoitée leur fait déjà perdre de l’argent en raison du non-paiement de la part du propriétaire précédent. Il faut cependant, ajouter que le prêteur doit assumer des frais additionnels occasionnés par la saisie soit les frais d’entretien, les assurances, le chauffage et l’électricité ainsi que la tonte de gazon et le déneigement (il ne faut pas que la propriété ait l’air à l’abandon) et trop souvent hélas, les taxes (le propriétaire en défaut omet souvent de payer les taxes en raison de ses difficultés financières). En plus de ces frais directement liés à la propriété, il faut ajouter les visites hebdomadaires exigées par l’assureur et la commission du courtier immobilier. Pas étonnant que l’institution financière soit réticente à négocier.

La garantie légale

Un autre frein à l’achat d’une reprise, est l’absence de garantie légale, dans la plupart des cas. Ceci rend pratiquement tout recours contre l’ancien propriétaire et l’institution financière inexistant en cas de vice caché. Et même, avec une garantie légale (dans de rares cas), il sera tout de même difficile d’exercer quelconque recours contre l’ancien propriétaire en raison de son insolvabilité.

Délaissement volontaire

Mis à part les défauts de paiement, il peut arriver qu’un propriétaire délaisse volontairement sa propriété pour cause de problème majeur comme par exemple, une contamination à la moisissure ou un problème de pyrite, par exemple. A-t-on vraiment envie d’investir dans une telle propriété, alors?

Vous plongez quand même?

Si vous souhaitez tout de même vous lancer dans l’aventure, n’hésitez pas à prendre plusieurs précautions et ce, pour éviter que votre propriété ne se transforme en gouffre financier. Parmi celles-ci, il est recommandé de visiter la propriété soi-même et ce, à quelques reprises. Faites appel à un inspecteur en bâtiment afin de déceler tout problème éventuel et dans le cas où des problèmes seraient décelés, faites évaluer les travaux à effectuer par un entrepreneur licencié. Finalement, il pourrait être utile de vérifier certaines informations auprès de la municipalité (taxes impayées, règlement ou changement de zonage).

Une rénovation s’impose?

À moins d’être assez habile pour effectuer les rénovations soi-même, l’ajout des coûts de la rénovation pourrait augmenter de façon significative le coût de votre achat. De même, il est possible que votre propre institution financière exige que vous fassiez appel à un entrepreneur certifié pour certains travaux comme la plomberie ou l’électricité, ce qui entraînera des frais supplémentaires.  Quoi qu’il en soit, mieux vaut évaluer toutes les options possibles (rénovation de la propriété existante, achat d’une maison neuve ou plus petite ou usagée en bon état) afin d’opter pour le choix qui fera le moins mal financièrement, car rappelez-vous que des problèmes financiers entraînent souvent des problèmes physiques ou psychologiques à long terme.

Martine Dallaire

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