Alger- Connue pour son ambiance matinale particulière et ses parfums aux mille saveurs de ses souks et ruelles abondantes, Alger a perdu de sa splendeur en ces temps de distanciation sociale. Même au-delà de la capitale, la vie sociale n’est plus la même. Cependant, les dernières statistiques annoncées ce mardi indiquent une sixième baisse consécutive et une stagnation du nombre des décès en Algérie, ce 18 août. L’espoir renaît !

Alors qu’au tout début, lorsque la Covid-19 effrayait la Chine, l’Europe et les États-Unis, l’Algérie a connu un début de pandémie très timide. Mais au moment du dé-confinement progressif dans ces pays touchés de près par ce virus mortel, Alger et beaucoup d’autres villes du pays, annonçaient une hausse surprenante des citoyens contaminés et des décès causés par la Covid-19. Notamment lorsque l’on déclarait 600 nouveaux cas et plus, tout au long du mois de juillet, alors qu’au début de la pandémie, le nombre de victimes du Coronavirus se comptait sur le bout des doigts.

Mais voilà que depuis quelques jours, les bilans des contaminations sont plus qu’encourageant, observant ainsi une baisse significative. Avec 419 nouveaux cas confirmés et 12 décès durant les dernières 24 heures, au lieu des 600 habituels, les avis sont unanimes, l’espoir est permis de croire que le coronavirus commence à perdre de sa virulence.

L’Algérie passe ainsi à « 39 444, dont 1393 décès », selon les confirmations du porte-parole du comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie du coronavirus, Djamel Fourar, lors du point de presse quotidien consacré à l’évolution de la pandémie de la Covid-19. « Parmi les villes les plus touchées, Oran a recensé 48 nouveaux cas, Alger 38 et Blida 35. Quant au nombre des patients guéris, il passe à 27653 personnes, dont 306 durant les dernières 24 heures », a précisé Dr Fourar. Par ailleurs, le dernier bilan établi par le ministère de la Santé fait état de 69 personnes décédées parmi le corps soignant atteintes de Covid-19 et de 4.000 cas de contaminations.

Une prise de conscience salvatrice, mais…

En attendant d’autres chiffres rassurant provenant des autorités, cette baisse de la courbe épidémique peut s’expliquer par le fait que les algériens ont bel et bien compris qu’appliquer les geste barrières et la distanciation, sont une obligation et restent la seule arme vraiment efficace pour éradiquer le mal. Dans une déclaration accordée mardi au quotidien algérien « Reporters », le président du Conseil national de l’Ordre des médecins, Dr Mohamed Bekkat Berkani, a confirmé cette prise de conscience collective salvatrice pour la population. «Outre les mesures prises par les autorités concernant la crise sanitaire, aujourd’hui, il y a aussi la population qui comprend de plus en plus qu’il faut respecter les gestes barrières dont le plus important est le port du masque sans oublier, bien sûr, la distanciation sociale», a indiqué Dr Berkani. Une nette amélioration synonyme de bien-être pour les habitants, plus que jamais impactés par les conséquences directes de la pandémie.

Néanmoins, cette baisse significative ne garantira jamais une décroissance continue, comme l’a précisé le président du Conseil national de l’Ordre des médecins : «ce sont les spécialistes et virologues et en particulier l’Institut Pasteur d’Algérie, qui détient ce genre de prérogatives, qui pourront étudier le virus en lui-même et pouvoir affirmer, par la suite, si effectivement le coronavirus a perdu de sa virulence, mais apparemment non», soulève Dr Berkani. Un témoignage qui en dit long sur l’incertitude entre la probabilité d’une deuxième vague de contamination ces prochains jours et une perte de vitesse réelle de cette maladie qui a causé la mort de centaines de milliers de personnes sur terre.

Une Algérie en pleine reconstruction, paralysée

Au lendemain d’une année 2019 marqué par la révolte populaire et le bouleversement présidentiel, l’Algérie s’est vue ravagé par le Coronavirus, un coup dur pour une économie déjà fragile. Des activités asphyxiées, des projets gelés jusqu’à nouvel ordre, autant de conséquences directes d’une mauvaise gouvernance sujette à une crise mondiale. Depuis le mois de mars dernier, cette Algérie qui luttait pour ses droits élémentaires dans un climat d’austérité et de frustration, n’a tenu aucun round sur le ring, face à cette « satanée » Covid-19 ! Perte d’emplois, crise du transport, couvre-feu, une année 2020 chaotique pour un pays plus que jamais instable.

Dans les hautes sphères de l’État, le plan de relance économique dévoilé indique qu’il y a « une réelle volonté politique et une vision économique claire », et que « l’Algérie devait apprendre de ses anciennes erreurs ». C’est ce qu’a affirmé le président Abdelmadjid Tebboun mardi à Alger, lors de la conférence nationale sur le plan de la relance économique, indiquant que ce nouveau programme de relance avait pour objectif « de construire une économie ou profitera tous les algériens dans le cadre d’un État ou est donné des chances égales à tous les citoyens sans distinction ».

Ce discours parviendra-t-il à apaiser les ardeurs d’un peuple qui endure depuis plusieurs mois une double crise économique et sanitaire ? Entre prudence et espoir, le retour à une vie normale est plus que jamais souhaité dans ce pays paralysé par la pandémie, comme c’est le cas partout dans le monde.

Hamid Si Ahmed

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