La réalisatrice d’origine brésilienne Juliana Antunes a grandi dans une favela. Non pas celle qu’elle a filmée dans son premier documentaire Baronesa, mais une autre. Cette expérience qui a marqué de toute évidence sa vie lui a permis de raconter le quotidien de ces endroits qui semblent hostiles. Pour y accéder, la jeune réalisatrice puise dans le docu-fiction. Elle construit une histoire sur les favelas avec des bouts de vie des femmes, Andreia et Leidiane, qui y habitent et sont liées d’une amitié à toute épreuve.

Le résultat : au-delà des préjugés, le film révèle doucement les aspirations et les espoirs de ces femmes. Oui, la violence y est omniprésente dans la façon de parler et dans la façon de sentir. Toutefois, on voit bien que la dureté des propos ne sert que pour passer à travers cette vie, car il faut bien le faire.

Face à l’urgence de survivre, tous les moyens sont bons, tous. Fuir, c’est une possibilité. Déménager aussi. Baronesa est le nom de cette nouvelle favela où une nouvelle vie devient possible pour Andreia. C’est un pari qu’elle fait et on le sait bien, on peut perdre ou gagner. Madame Antunes, qui était présente aux Rencontres internationales du documentaire de Montréal (RIDM), elle, gagne en sensibilité et en imagination pour rendre au spectateur une dimension profonde et humaine sur un sujet qui est souvent abordé par son aspect le plus spectaculaire.

Baronesa | Juliana Antunes (Brésil, 2017) | portugais, S.T. anglais et français | 70 min

Eduardo Malpica Ramos

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