Bacon, le film de Hugo Latulippe, sorti en salles originalement en septembre 2001 n’avait laissé personne indifférent. Les cinéphiles auront le plaisir de revoir ce documentaire lors du RIDM (Rencontres Internationales du Documentaire de Montréal) qui sera présenté le 18 novembre à 19 heures au Chic Resto Pop.

Hugo Latulippe, cinéaste et producteur né de parents politisés et engagés est très conscient des questions sociales et environnementales. En 2001, lorsqu’il s’est fait dire qu’il y aurait plus de porcs que d’êtres humains au Québec, il a décidé d’aller sur le terrain et de rencontrer les personnes concernées; les agriculteurs, les responsables de l’UPA, les autorités gouvernementales et ce, pour faire la lumière sur le débat de la mondialisation.

Lors de la réalisation de ce reportage, plusieurs constats ont été faits :
Au Québec, la mondialisation a permis d’augmenter la production porcine et l’efficacité. Il était impératif d’aller de l’avant sinon, on se serait fait envahir par d’autres pays et / ou d’autres provinces. Une production en bonne voie c’est des usines à viande comme des usines à textiles, il faut prendre les moyens nécessaires pour être meilleur que son voisin. Par contre pour d’autres, cela devient de la cruauté envers les animaux. Lorsqu’on sait que pour maximiser les performances et voir des profits dans le secteur de l’élevage de porcs en Beauce particulièrement les truies n’ont aucune relation sexuelle depuis 1996 et que le rendement se fait toujours par insémination.

Même si personne n’a le droit de polluer les ressources naturelles, il y a le mythe de la croissance infinie, avec son lot d’inconvénients majeurs. Lorsque ce sont les Américains qui fixent les prix sur les marchés internationaux et que le gouvernement du Québec en 1998 offre une aide de 500 millions de dollars pour intensifier encore plus la production, on se rend compte que ces marchés sont indispensables et on ne pourrait avoir une économie rentable sans l’élevage de porcs. Il devient alors primordial de ne pas perdre nos marchés étrangers.

Selon le réalisateur, l’agriculture industrielle est une pollution, car elle utilise des techniques qui sont néfastes pour la vie humaine et animale.

À noter qu’au cours des 50 dernières années au Québec deux familles d’agriculteurs sur trois ont fait faillite. Ils ont quitté la campagne et/ou ont vendus leur ferme à des plus gros entrepreneurs. Lors du reportage trois groupes contrôlaient 84 % de l’abattage de porc et plus de la moitié est exportée aux États-Unis et au Japon.
On ose croire que les gouvernements n’avaient surement pas prévu que les niveaux de pollutions seraient aussi élevés et que nos terres agricoles deviendraient stériles.

Un documentaire à voir absolument!

Carole Dumont

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