Depuis qu’il a lancé la série des mondes d’Aldébaran avec ses univers étendus (Aldébaran, Neptune, Bételgeuse, Antarès), Luis Eduardo de Oliveira dit Léo poursuit cette aventure qu’il a débuté en 1994. En effet, après 26 albums répartis en 6 cycles et plus de 3 millions d’exemplaires vendus, le brésilien revient avec un nouveau cycle à la découverte d’une nouvelle planète.

Comme d’habitude, l’auteur nous transporte aux confins du monde tout en abordant des thèmes liés à la politique ou même à l’écologie. L’imagination débordante de Léo nous fait découvrir des créatures fantastiques dans des univers où les enjeux sont souvent inspirés de l’histoire universelle.

Dans le premier tome de Bellatrix[1], on retrouve encore une fois Manon Servoz et Kim Keller qui sont envoyées dans une mission d’observation dans une planète où l’évolution ressemble à celle du Far West américain avec en plus la présence d’objets mécaniques tels que les avions. Au niveau social ce qui retient l’attention, ce sont les idées rétrogrades qui gagnent du terrain.

Avant leur départ pour Bellatrix, Manon et Kim ont rencontré la première secrétaire de l’ONU ainsi que Seamus un extraterrestre issu du peuple des Avarants.

Le groupe de Seamus qui étudie la planète Bellatrix a constaté que les habitants vivent une période très dangereuse, ce qui pourrait provoquer sa disparition :

  • Débriefing de Seamus avant le départ en mission de Manon et Kim : « Pour commencer, il y a quelques décennies, ils ont été victimes d'une épouvantable tragédie : une grosse théorique est tombée sur la planète, anéantissant l'un des continents. Par malchance c'était celui qui était le plus peuplé et le plus évolué. Il est devenu un endroit entièrement inhabitable. Une image prise récemment sur ce continent, à plus de 2000 km de l'impact, vous donne une idée de la dévastation qu'elle a provoquée. À cet endroit se trouvait une grande ville de plus de 500 000 habitants. Ce deuxième continent est bien plus vaste et moins peuplé, avec de grandes régions encore inexplorées. La population est essentiellement constituée de cultivateurs et d'éleveurs de bétail, qui mènent une vie très dure. Avec un niveau d'éducation médiocre pour la plupart d'entre eux. Un terrain fertile pour favoriser l'essor d'idées rétrogrades, comme celle qui voit dans la chute de la météorite un châtiment divin pour punir une population qui n'obéissait plus aux préceptes dictés par leur Dieu. Des préceptes qui, en réalité, ne sont que des injonctions obscurantistes venues du passé. Le troisième continent, très montagneux est presque inhabité. On n’y trouve que des petites populations primitives isolées vivant le long des côtes. Politiquement, le continent habité est constitué d'un seul pays divisé en états. Des élections présidentielles vont avoir lieu dans quelques mois et c'est un candidat qui défend les idées rétrogrades qui risque d'être élu ». (Page 22)

Dans ce nouveau cycle de science-fiction, Léo (auteur notamment de Scotland, Kenya, Namibia, Amazonie), nous invite à la réflexion en abordant différents sujets tels que les droits des femmes et des minorités sur fond d’enjeux politiques dans une planète où la violence armée et assez courantes.

Bien entendu, tous pourront faire des parallèles avec l’histoire où de manière plus terre à terre apprécier le premier volet de cette nouvelle série. Les plus familiers des œuvres de Léo reconnaîtront aussi son style de dessin qui est reconnaissable entre tous.

Réda Benkoula

[1] Bellatrix – Tome 1 | Leo (Scénario, Dessin) | Dargaud | 2023 | 48 pages

Read previous post:
Dalí T.1 : Avant Gala. La nouvelle série de Julie Birmant et Clément Oubrerie

Depuis ces 12 dernières années, la scénariste Julie Birmant et le dessinateur Clément Oubrerie ont collaboré plus d'une fois sur...

Close