Bootblack est le premier épisode du nouveau diptyque qui vient d’être publié par Mikaël chez Dargaud éditions.
Le franco-canadien, qui est reconnu pour son sens du détail, nous fait découvrir avec sa nouvelle œuvre, le New York de l’entre-deux-guerres où Al Chrysler, un jeune Bootblack (cireur de chaussures), tente de s’en sortir dans cette grande cité. À l’âge de 10 ans, le jeune Altenberg de son vrai nom, a perdu sa famille dans un incendie et vit depuis dans la rue. Il traine avec son ami Shiny à une époque où il faut faire preuve de débrouillardise et d’audace.
Pour réaliser Bootblack, Mikaël utilise dans ses techniques des dessins, les outils numériques pour esquisser, représenter et colorier les personnages et les décors qu’il imagine.
En effet, grâce à sa maitrise des codes artistiques, cet autodidacte de la bande dessinée réussit à capter l’attention des lecteurs qui n’ont aucun mal à remonter le temps et comprendre des sujets qui peuvent paraitre d’une autre époque, mais qui ont la particularité d’être universels. La précision et le réalisme des dessins de Mikaël ne sont pas dus au hasard, puisqu’il a publié auparavant le diptyque Giant, où on retrouvait déjà les mêmes thèmes sociaux dans le New York des années 1930.
Dans une séquence vidéo mise en ligne par Dargaud, il décrit d’ailleurs, la manière avec laquelle il invite les lecteurs à s’imprégner de l’univers qu’il dessine pour suivre l’histoire comme on peut le voir sur les planches des pages 8 et 9 : « J’ai choisi cette double page pour présenter la ville de New York, qui est en fait le personnage principal de toutes ces histoires en diptyque de ma série sur le New York des années 1930-40. La deuxième case montre le Fulton Market, le marché aux poissons, qui rappelle vraiment le côté maritime, portuaire de New York. Et puis, la dernière case où on se prend vraiment de plein fouet la silhouette de mon personnage principal qui est cireur de chaussures ou « bootblack » comme on dit à New York avec un encrage très charbonneux, qui permet de ressentir le cuir, la brosse, la poussière et toute la crasse et la saleté qu’il y avait dans ces rues à cette époque-là ».
Ce maître de la BD qui s’adresse à un lectorat adulte ne lésine pas dans son travail, ce qui lui a valu d’être salué par ses pairs, puisqu’il a déjà remporté la Mention spéciale du jury jeunesse du Prix d’Ouessant en France en 2010 et le Grand prix de la ville de Québec au Canada en 2015 et 2016.
Bootblack – Tome 1 | Mikaël | Dargaud | 2019 | 64 pages
Réda Benkoula