La Princesse de Clèves de Madame de Lafayette est un classique de la littérature française qui a été écrit en 1678, une époque où l’espace public était traditionnellement réservé aux hommes.

Si le roman de La Princesse de Clèves s’inscrit dans un contexte historique précis, les enjeux et les sujets qui y sont abordés sont universels et semblent intemporels, parce qu’il est question de l’émancipation des femmes et de leur place dans la société, ce qui procure au texte une force telle qu’il est adapté trois siècles plus tard en format BD. D’ailleurs, on soulignera le fait que cette histoire qui a été écrite au XVIIe siècle par une femme est dessinée aujourd’hui à quatre mains par deux femmes Claire Bouilhac et Catel Muller (Catel), qui publient aux éditions Dargaud un ouvrage illustré de 216 pages qui n’a rien à envier au roman d’origine en termes de volume.

Sous les doigts habiles des deux dessinatrices, on peut feuilleter une œuvre reliée de grande qualité artistique au point de plonger les lecteurs dans la France d’antan.

En effet, Bouilhac et Catel accordent aux dessins un souci du détail que ce soit au niveau de l’architecture extérieure et intérieure des édifices ainsi qu’au niveau des vêtements des protagonistes de l’histoire d’une Mademoiselle de Clèves dont le destin est de se marier avec le prince de Clèves, sous les conseils de sa mère. Dans l’aristocratie française du XVIIe siècle, les codes sociaux entre les hommes et les femmes sont dictés par le rang, l’appartenance sociale et les règles de bienséance. La Princesse de Clèves dont la beauté ne laisse pas indifférent les sujets de la cour du roi de France, doit faire bonne figure aux yeux des autres sans porter atteinte à son honneur ni à celui de son époux.

Le Duc de Nemours qui est destiné à choisir une épouse est épris de la Princesse de Clèves qui fera tout pour ne pas permettre de voir naître entre elle et lui une idylle amoureuse. Les qu’en-dira-t-on et les messes basses de la cour sont bien illustrés dans cette bande dessinée, où les émotions et les expressions des visages des personnages sont finement soulignées.

En effet en dépit du nombre élevé de personnages, les lecteurs peuvent suivre l’histoire sans pour autant être perdus. C’est d’ailleurs une occasion pour celles et ceux qui ne connaissent pas le roman de Madame de Lafayette de découvrir cette œuvre qui s’adresse aussi bien aux adultes qu’aux plus jeunes.

La Princesse de Clèves de Madame de La Fayette | Auteures : Claire Bouilhac & Catel Muller | Éditeur : Dargaud | 2019

Réda Benkoula

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