« Continuer », tel est le titre évocateur, peu commun et mystérieux, du 8ème long métrage du réalisateur belge, Joachim Lafosse, distribué à Montréal par Axia Film et projeté le vendredi 26 avril.

L’intrigue est une adaptation cinématographique du roman de Laurent Mauvignier, qui tourne autour des relations en dents de scie entre Sybille, interprétée magistralement par Virgine Efira, et son « rejeton » Samuel, dont le rôle a été assuré par Kacey Mottet Klein.

Le décor est planté, par Lafosse, par ailleurs scénariste et réalisateur du film, dès la première scène: les montagnes et les steppes désertiques et ouvertes aux quatre vents du Kirghizistan, un pays de l’Asie mineure, loin des endroits clos et fermés de la ville.

L’histoire du film relate le lien conflictuel établi entre un adolescent français, un rebelle caractériel et mal dans sa peau, et sa mère divorcée. Celle-ci l’entraîne dans un périple -à dos de chevaux- au Kirghizistan, et malgré son profond amour pour l’animal transmis par son grand-père maternel,  Samuel n’adhère pourtant pas au projet maternel et décide de lui mener la vie dure.

C’est au cœur de ce périple, et devant de parfaits étrangers, dont leurs hôtes, que vont se déchirer, mère et fils, au milieu d’une nature brute et hostile, qui se fera l’écho du marasme et de la tristesse abondante qui dominent le film. Une sorte de mise en abîme du thème de la violence, qui va rythmer le long métrage, à l’image des insultes verbales et de la violence physique.

Ayant « tabassé son professeur, risquant la correctionnelle et de foutre sa vie en l’air », selon les propos de la mère, russophone, Samuel rejette la faute sur cette dernière, qu’il considère comme étant responsable de sa déconvenue et de sa  situation, illustrant cette relation filiale tendue, qui évolue, à la fin vers une certaine réconciliation, voire résilience qui a réussi à surmonter les traumatismes.

Cependant, cette résilience fut longue à se dessiner, en témoignent les quelques laps furtifs de bonheur et d’apaisement, qui agrémentaient une prise de becs suivie d’une engueulade entre mère et fils, notamment, à la suite e la tentative d’attaque par des brigands au milieu de nulle part, sur la route vers la ville de Och.

Le réalisateur émaille cette tension, notable et violente, par des moments de discussions et d’échanges, calmes, doux et profonds, qui retracent le parcours de la mère : sa rencontre avec le père de Samuel, sa naissance…Ces échanges ont même été marqués par une larme versée par le « rebelle «  Samuel, submergé par l’émotion, une situation qui contraste avec son impulsivité maladive et ses critiques et insultes adressées à sa mère.

Hatem Kattou

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