Kofi Annan a été décrit comme «le premier fils de l’Afrique», ainsi que «un grand arbre Iroko» dont le succès en tant que premier Africain noir à diriger l’ONU est une source de fierté pour beaucoup sur le continent.
Un médiateur qui souhaitait battre le drapeau de la paix dans le monde – et a reçu conjointement le prix Nobel de la paix avec l’ONU en 2001 pour ses efforts – M. Annan a négocié une trêve cruciale au lendemain des violences électorales au Kenya. 2007
En février 2008, M. Annan a mené une action de médiation au Kenya après que les élections dans le pays d’Afrique de l’Est ont sombré dans le chaos. Des violences avaient éclaté après que l’ancien président kenyan, Mwai Kibaki, eut été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle de 2007 contre le leader de l’opposition, Raila Odinga. Environ 600 personnes ont été tuées après que des jeunes en maraude armés de lances, d’arcs, de flèches et de machettes ont détruit des maisons autour de la ville d’Eldoret, près de la frontière avec l’Ouganda.
Annan et son équipe ont demandé aux deux dirigeants d’accepter une coalition de partage du pouvoir qui a mis fin à l’effusion de sang. Cependant, son héritage humanitaire étincelant est éclipsé par le génocide rwandais et la réponse de l’ONU à la tragédie.C’était en 1994 et les cris de guerre retentissaient au Rwanda.
Le général Roméo Dallaire, qui dirigeait les efforts de maintien de la paix de l’ONU au Rwanda, envoyait des messages frénétiques à New York à propos de nouvelles troublantes qu’il entendait parler d’attaques imminentes contre la minorité tutsie du pays.
Mais ses appels fréquents et désespérés à l’aide ont été ignorés et il a reçu l’ordre de retirer les troupes de maintien de la paix de l’ONU par le responsable de l’époque, Kofi Annan.
«Nous aurions pu sauver des centaines de milliers de personnes. Personne n’était intéressé», a déclaré plus tard Dallaire à Christiane Amanpour, de CNN. En tant que chef du département des Nations Unies pour le maintien de la paix, M. Annan a été critiqué au sujet du traitement par l’organisation du génocide rwandais de 1994 qui allait tuer environ 800 000 personnes.
Même à sa mort à l’âge de 80 ans, certains Rwandais ont déclaré à Twitter qu’ils ne pouvaient pas oublier ce fléau sur ce que beaucoup considèrent comme une carrière exemplaire.
Le journaliste rwandais James Munyaneza a écrit: «On se souviendra d’Annan comme le chef africain des opérations de maintien de la paix de l’ONU qui a écarté les plaidoyers du Gen Romeo #Dallaire, chef des Casques bleus au Rwanda, pour renforcer retrait des soldats de la paix. » Dans sa défense, M. Annan a accusé les dirigeants du monde menacés de bataille d’envoyer des troupes au Rwanda. «Nous aurions aimé voir une force plus importante. J’avais eu des situations où j’ai appelé 82 Etats membres ensemble, essayant d’obtenir des troupes. J’ai eu le zilch», a-t-il déclaré lors d’un entretien avec CNN en 2008.Lorsqu’il a visité le Rwanda en 1998, il a été accueilli de manière hostile et lors d’un discours, il a déclaré: «Nous devons et nous reconnaissons que le monde a échoué au Rwanda à cette époque de mal», at-il déclaré.
«La communauté internationale et l’Organisation des Nations Unies n’ont pas eu la volonté politique d’y faire face. Le monde doit se repentir profondément de cet échec. »
En dépit de ses échecs au Rwanda, M. Annan a été largement reconnu comme un homme qui a grandement fait avancer l’agenda africain au cours de son mandat aux Nations Unies. Il a dirigé l’organisation pour deux mandats
successifs de cinq ans, à compter de 1997. Beaucoup ont loué ses importantes contributions aux problèmes humanitaires et de développement en Afrique, non seulement par le biais des Nations Unies, mais aussi grâce à son travail à la Fondation Mo Ibrahim et au Africa Progress Panel. Annan a lancé une campagne mondiale lors d’un sommet des dirigeants africains en 2001, appelant à de nouveaux financements pour lutter contre l’épidémie de VIH / SIDA qui ravage les principaux pays d’Afrique subsaharienne.
Un an auparavant, M. Annan avait appelé les dirigeants mondiaux, lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies, à donner rapidement la priorité à l’épidémie de SIDA, qui était 10 fois plus meurtrière que le conflit armé sur le continent. «Le VIH / SIDA n’est pas seulement un problème africain. Il est mondial et doit être reconnu en tant que tel. Mais dans cette obligation internationale, la lutte contre le SIDA en Afrique est une priorité immédiate qui doit faire partie intégrante de notre travail pour la paix et sécurité sur ce continent », a déclaré M. Annan à l’époque. «Kofi Annan était une force motrice pour le bien», a déclaré le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dans un communiqué. «C’est avec une profonde tristesse que j’ai appris son décès. À bien des égards, Kofi Annan était l’Organisation des Nations Unies», a écrit Guterres. «Il a gravi les échelons pour mener l’organisation dans le nouveau millénaire avec une dignité et une détermination sans pareil.»
Cet article est une traduction de l’article de Stephanie Busari – Bukola Adebayo et Joe Sterling ont contribué à ce reportage- CNN.
