Le festival international de cinéma Vues d’Afrique est une occasion de découvrir les tendances  du cinéma africain comme nous avons eu l’occasion de le constater durant cette 35e édition avec la diffusion du film Dhalinyaro de la réalisatrice Lula Ali Ismail.

Le long-métrage qui nous vient tout droit de Djibouti permet de découvrir ce petit pays de 25 000  km2 qui est peuplé de presque 1 millions d’habitants. Djibouti est un pays musulman qui entouré par la mer Rouge. On comprend que dans la société Djiboutienne la femme est libre de ses choix. Elle est représentée dans tous les domaines professionnels et comme dans tous les pays, la société n’est pas en marge de la modernité.

C’est dans ce contexte que la réalisatrice Lula Ali Ismail raconte le parcours de trois adolescentes : Deka, Asma et Hibo qui poursuivent leurs études et qui sont à la veille de passer leur bac pour accéder à l’université.

Ce voyage cinématographique à Djibouti est très énergique à partir d’une histoire universelle qui nous permet de voir la vie à travers le regard des trois jeunes filles.

La performance des trois comédiennes est à saluer à bien des égards puisque ce sont des actrices amateurs comme la plupart de la distribution du film comme le confirmait la réalisatrice après la diffusion du film à Montréal. Elle ne souhaitait pas faire trop de coaching avec les actrices car le film qui a été tourné entre 2015 et 2016, coïncidait avec l’âge des jeunes filles au moment du tournage. La réalisatrice a misé sur le naturel des filles et leur spontanéité au moment de vivre les événements du film.

La cinéaste a confié d’ailleurs qu’elle avait fait des castings dans trois différents lycées et elle a rencontré 250 à 300 jeunes filles avec qui elle a fait des petits entretiens jusqu’à réussir à choisir les trois jeunes filles qui ont interprétés les rôles principaux du film.

Lula Ali Ismail voulait aussi transmettre un message à savoir que : les jeunes filles de Djibouti de 18 ans ont les mêmes préoccupations que d’autres filles du même âge ailleurs dans le monde.

Même si le cinéma Djiboutien est très embryonnaire la réalisatrice a fait preuve de débrouillardise en demandant à son entourage de lui prêter certains lieux pour effectuer le tournage tels que la maison d’un avocat pour accueillir la famille de Hibo, celle de Asma était aux environs de la ville, tandis que celle de Deka appartenait à la sœur de la réalisatrice. Elle confiait d’ailleurs souhaiter conserver l’âme des maisons où elle faisait le tournage.

Le film est rafraichissant et partage une vision optimiste du pays et de la jeunesse djiboutienne.

Réda Benkoula

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