Lorsqu’une personne sort du moule qui est préalablement fixé par la norme sociale, celle-ci est montrée du doigt et marginalisée de telle sorte que la pression sociale la pousse à se conformer aux règles de la société.

Dans cette perspective, Bertrand Escaich et Caroline Roque qui signent en duo leurs scénarios sous le pseudonyme de BeKa, viennent de publier le premier tome de Filles Uniques[1], une série qui nous fait prendre conscience que même si la société a tendance à catégoriser les individus dans des grands ensembles, cela ne doit pas nous empêcher d’admettre que chaque personne est unique et que cela ne devrait pas être une tare en soi.

Pour ce faire, les auteurs de Studio danse et de Champignac nous font découvrir cinq lycéennes qui ont chacune un tempérament différent :

  • Sierra est passionnée.
  • Céleste est silencieuse et elle subit sans broncher le harcèlement des autres.
  • Apolline qui est lesbienne veut que les gens l’acceptent telle qu’elle est.
  • Paloma est toujours sur la défensive.
  • Enfin, Chelonia qui est un peu bohème est la meneuse du groupe.

Les jeunes filles ont des points communs : elles sont bizarres, solitaires et rejetées du lycée. Leurs propos sont crus et elles ne sont pas en déphasage de ce que disent les filles dans la vraie vie. Chelonia réunit les filles pour former un groupe qui peut leur permettre d’avoir plus d’assurance et de force à travers « le club des mal-barrées ».

Seulement voilà, Paloma rejette l’idée de faire partie du groupe en hurlant : « Non mais c’est quoi, ce délire ? Et moi, je t’emmerde ! Si j’ai envie de parler à personne, ça me regarde ! Et vous, vous en dites quoi ? Vous êtes connes ou quoi ?» (Page 17). « Vous n’avez qu’à lâcher Paloma et l’oublier, d’accord ?» (Page 23).

Même si Paloma est directe dans ses propos, son mal-être est palpable comme on peut le découvrir dans le premier tome de Filles Uniques, qui s’attarde sur le parcours chaotique de celle qui rejoindra ensuite « le club des mal-barrées ».

La fluidité du texte qui se veut authentique se conjugue remarquablement avec les dessins de Camille Mehu qui signe une BD emplie de fraicheur à découvrir aux Éditions Dargaud. 

Réda Benkoula 

[1] Filles uniques T.1. Paloma | BeKa (Scénario), Camille Méhu (Dessin, Couleurs) | Dargaud | 2021 | 56 pages

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