Le scénario du diptyque Gentlemind[1] est coécrit par Juan Diaz Canales auteur de Blacksad et Teresa Valero. Cette bande dessinée graphique coloré, qui est dessinée par Antonio Lapone à qui l’on doit la série Greenwich Village et Adam Clark, revient sur trois décennies du rêve américain à travers la vie de Navit une artiste des désargentée qui a hérité après la mort de son mari, de Gentlemind, une revue de charme démodée qu’elle a propulsé au top des ventes à partir des années 40.

Comme on pouvait le voir dans le tome 1, cette femme de caractère, est soutenue par son illustrateur et ami Arch Parker, mais aussi par Waldo Trigo qui lâche son métier d’avocat pour signer des chroniques sous le pseudonyme de John Doe dans la revue.

Le succès de la revue ne se fera pas sans tensions, comme on peut le constater dans le deuxième tome de la bande dessinée où de nouveaux personnages tels que la photographe Maggie Kenwood viendront renforcer l’équipe éditoriale.

Bien que la revue témoigne des dates importantes qui ont marqué l’Amérique, elle n’arrive pas à se renouveler au point de perdre petit à petit son lectorat. À ce titre, les auteurs ont mis le droit sur la crise que traversait déjà la presse écrite et ce, bien avant l’avènement d’Internet et des réseaux sociaux.

La qualité saisissante des dessins de Gentlemind est accompagnée par le saut créatif des auteurs qui parsèment l’œuvre de « Unes » de la fameuse revue.

Au final Gentlemind est un récit touchant qui revient sur trois décennies du rêve américain au féminin.

Réda Benkoula

[1] Gentlemind – Tome 2 | Juan Diaz Canales (Scénario) Teresa Valero (Scénario) Antonio Lapone (Dessin) | Dargaud | 2022 | 72 pages

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