Du haut de ses 26 ans, Mohamed Abdedaoui est un vrai passionné de rap. Influencé par le style américain, le natif de Tamanrasset, une ville située dans le grand sud algérien, s’est choisi comme nom de scène « Mr Brown ». Mohamed conjugue ses premiers couplets en 2015, l’année où il écrit sa première chanson « No more pain ». Depuis, le rap ne le quitte plus. Ce n’est qu’en 2018 que le jeune artiste enregistre sa première chanson et la poste sur YouTube. Deux autres singles ont suivi depuis, « Brand new day » et « Bless ». Outre sa passion pour le chant, Mohamed pratique le break dance, un style de danse caractérisé par ses mouvements de corps saccadés, son aspect acrobatique et ses figures au sol.

Empruntant un chemin assez laborieux, comme c’est le cas pour pratiquement la plupart des jeunes chanteurs algériens, Mr Brown s’est promis de ne jamais baisser les bras et s’est fixé comme objectif de ne jamais renoncer à cette passion qui l’anime. Dans un milieu social et culturel beaucoup plus branché sur la musique traditionnelle saharienne, il promeut le « rap game » sans tabou ni gêne, lui qui s’imprègne de la culture hip-hop, dans ses tenues vestimentaires inspirées des tendances à la mode aux États-Unis.

Contrairement à ses prédécesseurs dans le domaine, qui pour la plupart ont suivi un style algérien typique, comme le célèbre chanteur Lotfi double canon, et actuellement Didine canon 16, Mohamed penche plus vers le « rap gangsta ». Un style qui a vu naître les regrettés 2PAC et Notorious B.I.G. Mais celui qui a le plus inspiré notre interlocuteur, c’est Chris Brown. Un jeune prodige américain de renommée internationale, qui semble avoir donné des ailes à Mohamed à ses débuts, même si les conditions dans lesquelles ils ont évolué se distinguent à des années lumières.

Titulaire d’une licence en anglais, Mohamed mène en parallèle de son travail d’artiste une vie de commerçant dans sa ville natale. Visant beaucoup plus un public anglophone, nous l’avons donc autorisé à répondre à nos questions dans la langue de Shakespeare, celle où à vrai dire, il s’exprime le mieux.

Le temps d’une interview, nous avons interrogé cette nouvelle révélation du rap algérien sur ses inspirations et ses ambitions futures, passant par les contraintes du métier

Hamid Si Ahmed

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