Chef encadreur à la maison Hachem à Montréal, Kamel Benidjer est venu il y a huit ans de l’Algérie pour s’installer dans la métropole, où il enrichit sa démarche artistique au contact de nombreux artistes Québécois à l’image de sa participation au rallye-Expos de Vues d’Afrique en 2014 et 2015 : « Je crois que c’est une bonne initiative de faire appel aux artistes…c’est intéressant de pouvoir montrer ce que l’on fait et c’est une chance pour nous de connaitre du monde et tisser des liens avec d’autres artistes ».

L’artiste travaille énormément sur le vitrail avec toujours des thèmes qui abordent l’Algérie, les berbères et la Kabylie. Il a peint sur le vitrail le karakou (vêtement traditionnel algérois), ainsi qu’une œuvre où se mêlent une succession de personnages avec des motifs répétitifs et des vêtements différents. L’artiste peint des toiles où se dégage les couleurs chaudes : « Il y a le coté chaud et le coté terne. Je travaille beaucoup avec des couleurs tertiaires et la teinture brune. La dominance générale c’est les couleurs chaudes. Il y a plusieurs couleurs : le jaune, le rose, l’orange, le rouge, le vermillon ».

À l’occasion du Rallye-Expos, Kamel peint le quotidien des femmes kabyles. Ces tableaux « Femme voilée », « femme berbère » et « femme et enfant » représentent cette vision que l’artiste se fait de la femme en train de préparer du couscous ou du rayeb (lait fermenté) avec un enfant sur son dos. L’artiste produit des scènes du quotidien qui sont empli de nostalgie.

Ce naturel, on le retrouve aussi dans le triptyque « Cavalcade » qui mélange les mêmes tonalités au niveau des couleurs. Le tableau représente les cavaliers des Aurès avec des chevaux en mouvement : « Le plus difficile c’est de reproduire la poussière avec les sabots du cheval pour créer l’atmosphère voulu ».

Perfectionniste dans l’âme, Kamel n’a de cesse de vouloir retravailler ses tableaux qui peuvent prendre parfois plusieurs mois avant d’être finalisés : « Des fois je termine vite, mais lorsque j’expose, j’ai au fond de moi l’impression que ce n’est pas encore terminé…il y a toujours des choses à retravailler dessus. Pour moi, ça reste inachevé. Si on est toujours collé à la toile et on ne s’en détache pas on risque de perdre le fil ».

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