La fureur de ce que je pense de Nelly Arcan et Marie Brassard : Six fois Arcan
Captivante et prodigieuse, la plume de Nelly Arcan puise dans la souffrance et dans un mal-être certain. Les siens. Sa poésie émane tel un coup de poing. Elle est aussi douce. La fureur de ce que je pense débute à l’enfance, la mère, la voiture jaune, le cosmos et l’Antarctique.
Il s’agit d’un exercice de mémoire pour penser le présent, un présent où on mène une vie tourmentée, pénible. On réfléchit également sur le corps, sur le sexe – le sien –, le sexe que sa mère aurait souhaité pour elle – « Sébastien! » – sur le fait d’être femme. Et pas n’importe laquelle. Sa grande sœur et ses clients sont là « pour interpeller la vie du côté de la mort. » Dans ces circonstances, celle-ci n’était qu’un épisode de la solitude qui l’habita.
La composition de Marie Brassard est réussie avec brio. Les mots d’Arcan sont justes. Perçants aussi. Ils font éclater les vitres de ces chambres où les interprétations sont exceptionnelles.
Le choc et la (re) découverte d’un monde nouveau, celui de Nelly Arcan, sont là pour rester.
Eduardo Malpica Ramos
La fureur de ce que je pense
À l’Usine C dans le cadre du Festival TransAmériques jusqu’au 6 juin
1 h 40
En français avec surtitres anglais
Un spectacle de Infrarouge
Textes : Nelly Arcan
Adaptation et mise en scène : Marie Brassard
Idéation et développement : Sophie Cadieux
Collaboration à l’adaptation et dramaturgie : Daniel Canty
Interprétation : Christine Beaulieu + Sophie Cadieux + Larissa Corriveau + Johanne Haberlin + Evelyne de la Chenelière + Julie Le Breton + Anne Thériault