Les mères monoparentales seraient les personnes les plus vulnérables face aux difficultés financières, selon une récente étude.

Alors que le prix des denrées de base et que les taux d’intérêt atteignent des sommets, l’endettement des ménages québécois est en augmentation. Toutefois, tous les ménages ne sont pas égaux face aux dettes. Une récente enquête, menée par le Partenariat de recherche Familles en mouvance, démontre que les ménages comptant des enfants sont plus à risque d’éprouver des difficultés à rembourser leurs dettes, surtout, les familles monoparentales ou séparées. Cette triste réalité affecte directement les enfants, car ils sont à la fois, au cœur des principales dépenses, mais aussi, les premières victimes des dommages collatéraux liés à une situation de précarité financière.

C’est sans surprise, que l’enquête a révélé que les parents monoparentaux, principalement, les femmes seules avec enfant ont plus de difficultés à rembourser leurs dettes.

Réalisée à l’hiver 2022 auprès de plus de 4800 répondant.e.s, l’étude a démontré que près de la moitié des familles monoparentales éprouvent des difficultés à payer leurs dettes de toutes sources confondues, alors que 31% pour les couples dont les enfants sont en garde partagée sont dans la même situation. En ce qui concerne les couples ayant des enfants à temps plein, seulement 23% vivent des difficultés financières contre 21% pour les couples sans enfant.

Notons que les personnes seules sans enfant, se classent un peu mieux que les familles monoparentales, alors que 34% peinent aussi, à payer leurs dettes.

Les enfants en cause ?

Il y aurait, selon l’enquête, une causalité entre l’endettement et le fait d’avoir des enfants. Sans enfant, on accepte plus aisément les privations pour des biens non essentiels et parfois, des choses essentielles comme la nourriture. Les ménages avec enfants auraient davantage tendance à s’endetter encore plus pour satisfaire aux besoins de leur progéniture.

C’est également ce qu’ont déclaré 35% des parents séparés ayant répondu que les efforts réalisés pour la qualité de vie de leur marmaille sont en grande partie responsables de leur endettement.

Selon l’une des chercheuses partie à l’étude, la Professeure Magalie Quintal-Marineau, la pression grandissante dans la société, encourage les parents monoparentaux ou non, à dépenser plus qu’autrefois pour leurs enfants. La pression émane surtout, des médias sociaux ou non, des publicités ou du milieu scolaire et des amis. Les dépenses allouées aux achats pour les enfants prennent également parfois, la forme d’une compétition entre deux parents séparés pour gagner l’amour des enfants.

Les femmes désavantagées

Les mères sont d’ailleurs doublement pénalisées : d’abord parce que nombre d’entre elles font en moyenne une rémunération inférieure au salaire moyen au Québec, mais aussi, parce qu’elles sont plus souvent, celles qui demeurent à la maison pour s’occuper des enfants ou qui ont la garde complète des enfants.

La crise du logement ne serait pas la seule responsable

Une des causes responsables de l’endettement est aussi la question du logement. Les familles avec enfants sont plus soucieuses des quartiers où elles vont habiter. La flambée des prix des loyers, conjuguée à la crise du logement, affecte davantage les familles, qui ont besoin de logements plus grands que les couples sans enfant ou les personnes seules. Alors que le prix d’un 4 ½ pièces au Québec a augmenté de 8% entre 2021 et 2022, celui d’un logement de 8 ½ pièces a crû de 9,5%.

En plus d’affecter le budget journalier, la hausse du prix du loyer impacte les coûts liés aux loisirs, aux vacances et aux sorties scolaires. Ce qui signifie moins d’opportunités de socialisation pour les enfants, engendrant une potentielle mise à l’écart ou de la stigmatisation.

Outre, la hausse du budget consacré à se loger, le prix d’une épicerie de base s’est accru de près de 15% entre 2021 et 2022 et de nombreux ménages dont 34% des ménages avec enfants, ont eu recours à l’aide alimentaire, selon le Bilan-Faim 2022, ce qui entraine des incidences sur la santé physique et psychologique et des risques d’éprouver des retards et des difficultés d’apprentissage.

Les taux d’intérêt élevés sur les cartes et marges de crédit contribuent également à la réalité du surendettement.

Martine Dallaire, B.A.A.

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