C’est connu, les salariés heureux au travail, sont aussi les plus performants. Aussi, pour être heureux dans son milieu de travail, outre la considération de son supérieur, il faut bénéficier d’un minimum d’avantages. La pause repas est l’un d’eux. En plus de l’obligation légale d’accorder une telle pause à ses salariés, elle constitue un atout important dans la préservation de leur santé, mais aussi un avantage indéniable pour l’entreprise.
Des bienfaits pour la santé du salarié et de l’entreprise
La pause repas constitue un moment privilégié pour se restaurer certes, mais surtout, pour se détendre sur les lieux même du travail ou en dehors de ceux-ci. Il s’agit d’un moment privilégié pour refaire le plein d’énergie et se reposer, mais surtout, pour bénéficier d’une meilleure qualité de vie au travail. Elle permet également de réduire le stress et de prendre un peu de répit et ce, afin d’augmenter la concentration pour le reste de la journée de travail du salarié. D’une part, une meilleure concentration améliore l’efficacité, mais elle réduit aussi, les risques de distraction et de blessures. L’absence de pause repas ou d’une très courte durée de celle-ci résulte non seulement dans une fatigue mentale, mais comporte également des conséquences physiologiques.
Une étude de l’École des Sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal, menée en 2014 démontre que contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce ne sont pas les travailleurs du réseau de la santé (13.8%) qui sont les plus pénalisés en ce qui concerne la pause repas, mais les salariés du domaine de l’éducation (20.8%) et le personnel de bureau (23.5%). Conséquence des réunions, des urgences ou du surcroît de travail, la pause dîner est parfois considérée comme une perte de temps et les salariés préféreront le grignotage à la véritable pause repas. Il arrive toutefois, que pour les mêmes raisons, certains employeurs exigeront que les salariés prennent leur repas sur les lieux de travail.
Une obligation légale
Outre, les bienfaits sur la santé physique et mentale et sur la productivité, il faut savoir que la pause repas est régie par la Loi sur les normes du travail et qu’elle demeure obligatoire. Aussi, nul contrat de travail ou convention de travail ne peut l’exclure des conditions de travail. Au Québec, la Loi sur les normes du travail (LNT), stipule que tout employé demeurant au travail pour une période d’au moins cinq (5) heures, doit pouvoir bénéficier d’une pause repas d’un minimum de trente (30) minutes sans salaire. Cependant, si l’employeur exige que le salarié demeure à son poste, celle-ci doit être rémunérée.
En dépit de ces normes, il n’en demeure pas moins qu’il est possible qu’un salarié éprouve un sentiment de frustration du fait de ne pouvoir bénéficier d’un environnement calme pour prendre son repas, surtout, s’il doit en plus, accomplir des tâches durant ladite pause. De même, il ne faut surtout pas oublier que les risques pour la santé physique et mentale demeurent et, qu’il pourrait s’ensuivre des absences pour maladie qui s’avéreront beaucoup plus coûteuses que la pause elle-même.
Martine Dallaire