Lux Éditeur offrira à l’automne un programme de 13 publications à la fois littéraires et mordantes. La saison sera marquée par le lancement des deux premiers livres d’une série de 6 essais du philosophe Alain Deneault. Ce feuilleton vise à restaurer le sens riche qu’avait la notion d’économie, dans le domaine des sciences, des arts, de la société, avant que la corporation des économistes n’en réduise la portée à l’argent et à la production marchande.
Fidèle à ses habitudes, Lux offrira également à ses lecteurs et à ses lectrices des essais caustiques et polémiques, ainsi que des analyses sociales sur des enjeux sensibles, la pauvreté dans les villes américaines, les services publics et, sujet de l’heure, sur la crise écologique, thème du dernier livre-choc de Naomi Klein.

Auteur : IRIS
TITRE : Dépossession. Une histoire économique du Québec contemporain
SOUS-TITRE : Les Institutions publiques 2
Date de parution en librairie : Jeudi 19 septembre
L’État québécois sert-il vraiment le bien commun ? Les institutions publiques héritées de la Révolution tranquille permettent-elles une réelle prise en charge démocratique de notre destin collectif ? Si nous sommes vraiment « maîtres chez nous », pourquoi nos institutions sont-elles contrôlées par une élite de technocrates ?
Le second tome de Dépossession conteste l’idée selon laquelle le projet de libération nationale des années 1960-1970 aurait porté ses fruits et démontre que la configuration néolibérale de nos institutions publiques remonte aux origines de celles-ci. En retraçant l’histoire des services de santé et des services sociaux, des écoles, des
universités, de la fiscalité et des régimes de retraite,ce livre révèle les fondements de la crise qui met à mal la légitimité de notre système public. L’Institut de recherche et informations socio-économiques (IRIS) est un institut indépendant et progressiste qui a été fondé en 2000. Il produit des recherches sur les grands enjeux socio-économiques de l’heure à contre-courant des perspectives que défendent les élites.

AUTEUR : Mitchell Dean et Daniel Zamora
TITRE : Le dernier homme et la fin de la révolution
SOUS-TITRE : Foucault après Mai-68
Date de parution en librairie : Jeudi 19 septembre
La mort de Michel Foucault en 1984 coïncide avec la disparition des espoirs de transformation sociale qui ont marqué l’après-guerre, mais pendant la dernière décennie de sa vie, Foucault a tenté de refaçonner notre compréhension du politique et de la gauche, ce à quoi sa génération avait échoué. C’est dans cette perspective qu’il s’est intéressé au néolibéralisme en tant qu’outil permettant de penser une gouvernementalité de gauche et de repenser les fondements conceptuels de la gauche. Pour lui, le néolibéralisme permettait à la gauche de penser de nouvelles formes politiques, de repenser la résistance, d’imaginer un cadre intellectuel ouvrant un espace aux pratiques minoritaires, et de réaliser le projet qu’il a

énoncé à la fin de sa vie, celui d’être « pas tellement gouverné ».
Daniel Zamora est postdoctorant en sociologie à l’Université libre de Bruxelles. Il a dirigé deux ouvrages collectifs : Contre l’allocation universelle (Lux, 2016) et Critiquer Foucault. Les années 80 et la tentation néolibérale (Aden, 2014). Mitchell Dean est professeur de sociologie historique et politique et théoricien des sciences sociales. Il enseigne la gouvernance publique à la Copenhagen Business School.

AUTEURE : Naomi Klein
TITRE : La maison brûle
SOUS-TITRE : Plaidoyer pour un New Deal vert
Date de parution en librairie : Jeudi 3 octobre
Ce recueil de réflexions, aux accents parfois prophétiques, est sans doute le plus philosophique de l’essayiste Naomi Klein. Celle-ci y met en scène les tensions que suscite la confrontation entre « l’éternel présent » auquel nous rive l’économie capitaliste et les exigences d’une crise écologique qui engage la responsabilité de l’humanité envers son avenir. À partir d’investigations sur le terrain qui portent sur la grande barrière de corail, les États nord-américains bordés par le Pacifique dont le ciel est étouffé par la fumée d’année en année, Porto Rico après l’ouragan, la tentative du Vatican d’imposer une « conversion
écologique » sans précédent, Naomi Klein montre que nous nepourrons relever le défi existentiel des changements climatiques que par la confrontation stoïque des courants de pensée à l’origine de la crise : la nature projetée comme une machine nous appartenant et les ndividus comme ses éléments jetables. La bonne nouvelle est qu’une nouvelle génération a entendu cet appel et réclame un plan de transformation profonde de nos relations réciproques et avec la planète. Voilà statuée la promesse du nouveau pacte écologique. Au-delà de l’idée, excellente, c’est notre dernière chance de stopper l’incendie qui dévaste la planète.

AUTEUR : Francis Dupuis-Déri
TITRE: Nous n’irons plus aux urnes
SOUS-TITRE : Plaidoyer pour l’abstention
Date de parution en librairie : Jeudi 3 octobre
Voter ou ne pas voter, telle est la question. Bien plus qu’une apologie de l’abstention, ce livre propose une critique radicale du régime électoral, véritable monarchie et aristocratie électives puisque les parlements ont été créés par les rois du Moyen Âge qui y convoquaient les plus importants nobles du royaume. Cette élite parlementaire, qui s’est longtemps opposée à ce que la majorité ait le droit de vote, impose aujourd’hui une pression sociale et morale pour nous convaincre qu’il est bien de voter et mal de s’abstenir. Un endoctrinement qui commence dès l’école, où les enfants doivent élire des conseils d’élèves. En plus de défendre l’abstentionnisme

comme seul choix politiquement et moralement acceptable, ce livre discute des multiples tactiques et stratégies mises de l’avant pour détourner ou ridiculiser le jeu électoral : appel au vote nul ou au boycott des élections, à cuisiner et manger son bulletin de vote, candidatures loufoques et campagnes électorales humoristiques et satiriques de plantes, d’animaux, de gnomes anarchistes et de drag queens.
Francis Dupuis-Déri enseigne en science politique et en études féministes à l’Université du Québec à Montréal (UQAM). Il a milité dans des groupes de sensibilité anarchiste et signé de nombreux livres, dont Démocratie : histoire politique d’un mot (2013), L’anarchie expliquée à mon père (2014) et La peur du peuple. Agoraphobie et agoraphilie politiques (2016). Ses livres ont été traduits en plusieurs langues.

AUTEUR : Matthew Desmond Traduit de l’anglais par Paulin Dardel
TITRE : AVIS D’EXPULSION
SOUS-TITRE : Exploitation urbaine de la pauvreté
Date de parution en librairie : Jeudi 10 octobre
Un ouvrage de référence, aussi rigoureux que captivant, qui révèle les mécanismes de la pauvreté et de l’exclusion dans leurs multiples rouages.

LAURÉAT DU PRIX PULITZER DE L’ESSAI EN 2017
Barack Obama a écrit que le livre Avis d’expulsion était l’une des plus importantes et inspirantes lectures de 2017.
Plongée dans le quotidien disloqué de huit foyers des quartiers pauvres de Milwaukee, Wisconsin, où chaque jour, des dizaines de familles sont expulsés de leurs maisons. Arleen élève ses garçons avec les 20 $ qui lui restent, chaque mois, après avoir payé le loyer.
Lamar, infirme, s’occupe des gamins du quartier en plus d’éduquer ses deux fils, et essaie de se sortir de ses dettes. Scott, infirmier radié, toxicomane, vit dans un mobile home. Tous sont tous pris dans l’engrenage de la dette, et leur sort est entre les mains de leurs propriétaires.
Fruit de plusieurs années de terrain, ce livre magistral et captivant montre comment les politiques publiques en matière de logement et d’aide sociale et les règles sauvages du marché de l’immobilier fabriquent et entretiennent la pauvreté.
Matthew Desmond est un sociologue américain, professeur à la Princeton University. Ses recherches portent sur la pauvreté aux États- Unis, la vie urbaine, les politiques publiques et
les inégalités raciales.
Il a créé le « Eviction
Lab », un observatoire
des expulsions locatives aux États-Unis et de leur impact sur la pauvreté dans le pays. Desmond figure parmi les illustres lauréats des Genius Awards de la Fondation MacArthur.

AUTEUR : Alain Deneault
SOUS-TITRE : Feuilleton théorique 1 et 2
Date de parution en librairie : Jeudi 24 octobre
Retrouver les sens perdus du mot « économie » pour lui redonner ses lettres de noblesse. N’est pas économie ce qu’on croit.
Avant que la corporation des économistes n’en monopolise abusivement le sens et la portée, le mot « économie » a reçu plusieurs significations du domaine des sciences, des arts et de maintes pratiques sociales. N’est pas économie ce qu’on croit. Cette collection d’ouvrages semestriels vise à restaurer les différentes acceptions du terme « économie » et à en faire valoir toute l’actualité, pour ensuite synthétiser ces usages dans une définition conceptuelle, en lieu et place de celle, idéologique, qui s’est imposée à nous.

L’économie de la nature est apparue dans le vocabulaire des sciences de la nature au XVIIIe siècle, bien avant que le néologisme écologiene s’impose à nous plus d’un siècle et demi plus tard. Chez Carl von Linné, Gilbert White ou Charles Darwin, il apparaît comme une pensée des relations entre espèces au vu du climat, du territoire et de leur évolution. Cette notion d’économie, d’abord empruntée au champ de la théologie, développe son autonomie en tant que pensée des articulations des espèces, incluant les êtres humains, en un réseau d’interactions incommensurables et impondérables. Les premiers « économistes », ou les « physiocrates », s’y référeront pour fonder une science de l’agriculture subordonnée à de prétendues lois du marché, qui en détournera le sens. Si le terme « économie » ne s’était pas trouvé dévoyé par de prétendus « économistes », jamais celui d’écologie n’aurait eu à s’inventer.

L’économie de la foi. Administrer des biens comme des organisations ne relève pas d’actes qui se suffisent à eux-mêmes. Ils procèdent d’un principe supérieur. Une profession de foi, quelle qu’en soit l’obédience, est de rigueur pour fonder un principe qui confère de la cohérence aux menus gestes par lesquels nous nous structurons tous les jours. Ce faisant, l’acte de foi se trouve à produire cette autorité abstraite, celle-là même qui lui confère de la consistance et la rend pérenne. À ce rapport interactif, les Pères de l’Église ont donné le nom d’économie. Une économie de la foi, qui fonde notre matrice institutionnelle depuis le début de notre ère, jusqu’à aujourd’hui, désormais par-delà les cercles de la religion. Elle relève d’une gravité et d’une profondeur que la science économique moderne n’arrive en rien à imaginer.
Alain Deneault, après y avoir fait paraître Gouvernance et La médiocratie, lance cette année chez Lux Éditeur le feuilleton théorique Les Économies, qu’il élabore dans le cadre de son engagement au Collège international de philosophie. Il est aussi l’auteur d’essais sur les multinationales et les paradis fiscaux chez Écosociété

AUTEURE : Gwenola Ricordeau
TITRE : Pour elles toutes. Femmes contre la prison
SOUS-TITRE : Articuler féminisme et abolitionnisme pénal
Date de parution en librairie : Jeudi 24 octobre
Les luttes féministes et les luttes pour l’abolition du système pénal et de la prison sont souvent présentées, notamment en France, comme étant antagonistes. Ce livre vise à délier ce nœud en explorant les formes de protection que les femmes peuvent (ou non) attendre du système pénal et en mettant en lumière comment celui-ci – et plus particulièrement la prison – affecte leur existence, qu’elles soient incarcérées ou qu’elles aient des proches en prison. Le système pénal protège-t-il les femmes ? Que fait-il aux femmes qui y sont confrontées ? Faut-il inscrire les luttes féministes sur le terrain du droit ? En répondant à ces questions, Gwenola Ricordea articule les analyses féministes et celles de l’abolitionnisme pénal et dénonce la

faiblesse de la proposition politique des courants féministes qui promeuvent des réponses pénales aux violences contre les femmes. S’inscrivant dans la critique du « féminisme carcéral », elle plaide pour des formes d’autonomisation du système pénal.
Gwenola Ricordeau est professeure assistante en justice criminelle à la California State University. Elle a étudié en France et enseigné à l’Université de Lille de 2009 à 2017. Ses recherches portent en particulier sur les proches des personnes incarcérées, la sexualité en prison et les formes de patrimonialisation et de mise en scène de la pénalité, notamment dans les musées et le cinéma. Elle a publié Les détenus et leurs proches. Solidarités et sentiments à l’ombre des murs (Autrement, 2008).

AUTEUR : Mark Fortier
TITRE : Mélancolies identitaires
SOUS-TITRE : Une année à lire Mathieu Bock-Côté
Date de parution en librairie : Jeudi 7 novembre
« Je ne saurai jamais ce que pense un ver de terre ou un caillou. Il m’est cependant permis d’espérer comprendre Mathieu Bock-Côté, car on peut toujours aspirer à percer l’écorce d’une idée, même celles qui surgissent devant nous comme des phénomènes extraterrestres. La faculté de penser, dont sont dotés tous les êtres humains et en vertu de laquelle chacun a une dignité absolue, fait qu’aucune culture, aucune idée, aucune réalité humaine ne m’est radicalement étrangère. »
Journal de bord d’une année dangereuse, compte rendu d’une expérience de sociologie extrême, Mélancolies identitaires explore le monde de Mathieu Bock-Côté, volubile conservateur, ennemi déclaré du « politiquement correct » et de tout ce qui émane de la gauche progressiste, Québécois et fier de l’être ce qui ne l’empêche pas pour autant de sévir dans l’Hexagone, où la droite la plus infréquentable l’accueille comme un bol d’air climatisé en pleine canicule.
Pendant 365 jours, Mark Fortier a lu et écouté attentivement toute la production discursive de cet ubique agitateur et compulsif tribun, avant tout pour saisir ce qui a fait que le monde ait pu (re)devenir une caisse de résonnance pour les discours comme le sien. En s’éloignant de son pré-texte, l’auteur dépeint un monde contemporain qui menace d’être dépourvu de lui-même, dont la liberté et la beauté sont défigurées et d’où la pensée est de plus en plus bannie au profit du verbiage, dont le jeune pourfendeur de la « gauche progressiste » s’avère être un réel prodige.
Un essai littéraire dans les règles de l’art, où il sera surtout question d’hospitalité, d’ornithologie, des centres commerciaux et du Père Noël.
Mark Fortier est sociologue. Il a pratiqué un temps le métier de journaliste, puis enseigné à l’UQAM et l’Université Laval. Il est aujourd’hui éditeur aux éditions Lux. Il est le traducteur du livre Le triomphe de l’imagede Daniel J. Boorstin.

AUTEUR : Adam Gopnik Traduit de l’anglais par Lori Saint-Martin et Paul Gagné
TITRE : HIVER
SOUS-TITRE : CINQ FENÊTRES SUR UNE SAISON
Date de parution en librairie : Jeudi 7 novembre
Cinq fenêtres grand ouvertes sur la plus austère des saisons, comme autant de façons d’en proposer une histoire sociale et culturelle. Cet essai, poétique et abondamment documenté, puise dans l’art, le sport, l’urbanisme, l’histoire pour décrire les mille facettes de la saison : le chauffage au charbon, le patin, l’art romantique, les grandes explorations polaires, les fêtes de fin d’année, la littérature russe, l’art pictural japonais, le hockey ou la retraite de Russie de Napoléon. Avec élégance et érudition, Adam Gopnik sonde aussi les sentiments et attitudes qu’inspire l’hiver et comment ceux-ci changent avec le temps et la distance, donnant ainsi à lire une représentation commune et humaine du froid et de la neige. L’hiver, qu’on ne trouve jamais aussi beau qu’à travers les fenêtres givrées d’une demeure

chaude et protectrice, évoque aussi une grande vérité anthropologique : c’est toujours de l’intérieur que nous appréhendons le mieux le monde extérieur.
Né à Philadelphie, Adam Gopnik a grandi à Montréal et fait ses études à l’université McGill. Il a été journaliste à The New Yorkerpendant plus de 25 ans. Il est l’auteur du livre De Paris à la lune (Nil, 2003).

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