Malgré une conjoncture économique favorable à la création d’emploi et un taux de chômage bas sur l’île de Montréal (8 % au juillet 2017), la métropole peine à offrir des emplois répondant aux aspirations de ses immigrants. Les immigrants qui choisissent de s’établir au Québec, notamment à Montréal trouvent des difficultés à dénicher un emploi. Et quand ils décrochent un travail, c’est bien souvent un poste en-deçà de leurs qualifications. L’exemple de l’ingénieur converti en chauffeur de taxi est toujours une réalité amère à Montréal et à mille lieues d’être un fait révolu !

Des immigrants diplômés, un luxe galvaudé par Montréal
L’étude de l’Institut du Québec sur l’enjeu de l’immigration à Montréal (décembre 2016), intitulée Plus diplômés, mais sans emploi. Comparer Montréal: le paradoxe de l’immigration, montre que les immigrants dans la métropole québécoise sont les moins bien intégrés au marché du travail par rapport aux 16 métropoles nord-américaines, dont Toronto, Vancouver, New York et San Francisco. Montréal traine à l’arrière du peloton quant au taux de chômage des immigrants, et ce à tous les niveaux de scolarité, notamment ceux ayant un diplôme universitaire non canadien (À Montréal, le taux de chômage des immigrants possédant un diplôme étranger s’élève à près de 12,5 %). Montréal enregistre aussi le plus large écart entre les immigrants et les natifs pour ce qui est du taux de chômage. Dans la plupart des autres villes étudiées, le taux de chômage des immigrants est même inférieur à celui des natifs. Et pourtant ce ne sont pas les qualifications qui manquent aux immigrants montréalais comme le révèle cette étude !
Le niveau de diplomation universitaire des immigrants montréalais (33%) est plus élevé que celui des natifs (24%), alors que dans 13 des 16 autres villes étudiées, c’est plutôt l’inverse. De surcroit, le niveau de diplomation universitaire des immigrants montréalais est supérieur à celui des immigrants dans la plupart des villes comparées (à noter, par contre, le niveau de scolarité des natifs montréalais est le plus faible parmi toutes les villes nord-américaines étudiées).

L’étude de l’Institut du Québec a identifié deux causes qui expliquent cette situation paradoxale : le manque de reconnaissance des compétences et des diplômes étrangers ainsi que le manque de reconnaissance de l’expérience de travail à l’étranger. Cependant, d’autres raisons plus systémiques peuvent expliquer cette réalité, qui devront faire l’objet d’études plus approfondies.

La prospérité de Montréal dépend de ses immigrants
Selon cette étude de l’Institut du Québec, en excluant les immigrants, le principal bassin de travailleurs potentiels (les personnes âgées de 25 à 54 ans) a diminué de 10% à Montréal depuis 2006, et dans un contexte du vieillissement de sa population plus rapide qu’à Toronto ou à Vancouver, Montréal a, impérieusement, besoin de l’apport de tous ses immigrants afin de contrebalancer cette baisse.

Pour continuer de prospérer et de soutenir la croissance de son PIB, Montréal devra miser, à l’instar des autres métropoles canadiennes ayant fait le pari de l’immigration, sur une croissance plus soutenue de sa population active, alimentée par les flux annuels nets d’immigration, à condition de les intégrer d’une manière optimale au marché du travail.

Sofiane Idir

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