1-Le Comité Central du Parti Talaie El Hourriyet a tenu sa cinquième session ordinaire, le Samedi 24 mars 2018, à « la Mutuelle des Matériaux de Construction », Zeralda, Alger,sous la Présidence de Monsieur Ali Benflis, Président du Parti.

2-Dans son allocution d’ouverture, le Président du Parti a procédé à une analyse de la situation politique, économique et sociale caractérisée par :
– une impasse politique totale générée par le vide au sommet de l’Etat qui perdure et continue d’impacter le fonctionnement de l’ensemble du système politique. Le statu quo qui assure la pérennité du régime prend la forme d’une « gestion des affaires courantes ».Les forces extraconstitutionnelles en profitent et se font plus arrogantes. L’approche de l’échéance des élections présidentielles et le suspense entretenu autour d’un hypothétique 5ème mandat ont réveillé les ambitions au sein du sérail où des cercles du pouvoir s’entre-déchirent pour se positionner afin de peser sur l’échiquier si la succession est ouverte,

-une situation économique qui s’aggrave faute d’un plan anti- crise qui aurait dû être adopté à temps dès 2014. Après avoir essayé plusieurs formules qui ont toutes échoué, le pouvoir politique en place à cédé à la facilité du renforcement de la pression fiscale sur les catégories sociales les plus défavorisées. Comme ses prédécesseurs, le gouvernement actuel a emprunté le chemin de la facilité et celui de la fuite en avant, avec le recours à la planche à billets, faisant un pari hautement risqué , sur la stabilité et la sécurité du pays. Un choix générateur potentiel de l’hyperinflation, de la hausse du chômage et de la pauvreté, de la fonte des réserves de change et d’une accélération de la dévaluation de la monnaie nationale. Le gouvernement navigue à vue, opérant volte-face et revirements déroutants en matière de choix et de décisions économiques. Les déclarations contradictoires des membres du Gouvernement en charge du secteur économique illustrent une gouvernance chaotique de ce qui reste de l’économie nationale. Le manque d’anticipation du gouvernement dans ses prises de décision et la légèreté avec laquelle il change de démarche caractérisent cette mauvaise gouvernance ,

-un marasme social illustré par une montée spectaculaire des conflits sociaux, au demeurant, tout à fait prévisible, du fait des politiques d’austérité menées par le gouvernement qui ont provoqué un mécontentement légitime de la population. Il a dénoncé le recours par le pouvoir politique à l’appareil répressif au lieu d’être à l’écoute des citoyens et de résoudre les conflits sociaux par le dialogue. L’attitude du pouvoir pousse à la radicalisation des mouvements sociaux et expose le pays au risque de dérapage dont il portera l’entière responsabilité. Il a exprimé son inquiétude, à cet égard, quant à l’indifférence affichée par les pouvoirs publics face aux mouvements de contestation dans deux secteurs névralgiques de la société, l’éducation et la santé.

-une situation sécuritaire délicate, avec la persistance de la présence de groupes terroristes dans certaines régions du pays et la pression exercée sur nos frontières , conséquence des situations conflictuelles dans notre voisinage et rendu hommage aux unités de l’ANP et aux autres corps de sécurité de l’Etat qui traquent sans relâche les groupes terroristes et veillent à la sécurité de nos frontières et évoqué la mémoire de ceux qui sont tombés au champ d’honneur en accomplissant leur devoir de protection de la Nation contre le terrorisme et la grande criminalité .

Convaincu que la crise globale qui affecte notre pays est avant tout politique, le Président du Parti a réitéré son appel à un véritable dialogue entre le pouvoir, les partis politiques et toutes les forces vives de la Nation, pour un règlement durable de la crise . Mais un dialogue dont le format, le calendrier, le choix des participants et la finalité seront définis par la voie consensuelle. Malheureusement, a constaté le Président du parti, le pouvoir politique s’est enfermé, jusqu’à présent, dans une attitude autiste face aux appels répétés de partis politiques de l’opposition et de personnalités politiques nationales, en vue de l’ouverture d’un dialogue national salutaire pour le pays. Monsieur Ali Benflis considère cependant qu’il ne faut pas baisser les bras , car aussi grave soit la situation, elle n’est pas désespérée et ni la crise ni l’autoritarisme ne sont une fatalité pour notre pays. Notre pays a des ressources, il a des ressorts pour rebondir, nous n’avons pas le droit de laisser notre pays sombrer dans la crise, a-t-il considéré.

Le président du Parti est revenu sur les élections locales du 23 novembre dernier en considérant que ce scrutin n’a en rien dérogé au mode d’organisation et de déroulement des scrutins précédents caractérisés par la fraude et l’abstention et que Talaie El Hourriyet a été pratiquement empêché de prendre part à ce scrutin, par un appareil politico-administratif, qui lui a réservé un traitement spécial.

Le Président du Parti a également rappelé la position du Parti sur l’amazighité, partie intégrante du combat pour la démocratie , évoqué le rassemblement de Tamanrasset en appelant au dialogue au nom de la cohésion nationale, le drame des harraga et les dépassements dans la gestion des migrants des pays africains, positions qui ont été reprises dans la Déclaration de politique générale.

3-Le Comité Central a été saisi de trois rapports :
-le rapport sur la situation politique, économique et sociale,
-le rapport du Bureau politique.
-le rapport sur la situation organique du Parti
L’intervention de Monsieur Ali Benflis et les trois rapports ont suscité un débat franc et fructueux.
4- A l’issue de ses travaux, le Comité Central a adopté une « Déclaration de Politique Générale » qui expose les vues du Parti sur la situation politique, économique et sociale du Pays.
S’agissant de la situation politique, le Comité Central a vu dans l’affrontement des cercles du pouvoir par médias et clientèles interposés un facteur de risque sérieux de dérapage .Il a noté que, malheureusement, dans tous les scénarios qui s’élaborent au sein du sérail et dans sa périphérie autour de l’échéance 2019, la volonté populaire et les intérêts supérieurs du pays sont carrément ignorés, l’institution présidentielle étant considérée comme un monopole du régime en place .
Pour Talaie El Hourriyet, l’improvisation, l’imprévoyance, et la légèreté qui président à la prise de décision gouvernementale, l’absence de cohésion gouvernementale sur des dossiers importants, les revirements du gouvernement, les aveux d’impuissance de membres du gouvernement, sont autant d’éléments significatifs de la déliquescence continue des institutions de l’État et du degré de mauvaise gouvernance
atteint par notre pays et dont la source est le vide au sommet de l’Etat.
Le Comité Central a réaffirmé le ferme attachement du Parti à l’action unitaire de l’Opposition nationale, pris note avec intérêt de la multiplicité des initiatives présentées par des acteurs politiques, allant dans le sens de la recherche d’une sortie de l’impasse politique actuelle et réaffirmé la pertinence et la validité de la proposition de sortie de crise du Président du Parti, Monsieur Ali Benflis, avalisée par les instances du Parti, basée sur un changement démocratique consensuel, ordonné, graduel, apaisé. Il a exprimé les regrets de voir le régime politique continuer à rejeter toute idée de dialogue pour une sortie de crise concertée malgré la gravité de la situation politique économique et sociale.
Le Comité Central a dénoncé les atteintes répétées, aux libertés, notamment, à la liberté de manifester, la liberté d’expression, la liberté syndicale, et la répression des rassemblements, marches pacifiques et sit-in de citoyens revendiquant leurs droits légitimes et réitéré, la solidarité de Talaïe El Hourriyet avec tous ceux qui luttent, par des moyens pacifiques, pour faire valoir leurs droits .
Il a réaffirmé l’attachement de Talaie El Hourriyet à la liberté de la presse et au droit à l’information et dénoncé les pressions exercées par le pouvoir politique en place à l’encontre des médias indépendants, ainsi que les tentatives de verrouillage de la presse électronique. Talaie El Hourriyet s’élève contre le détournement des médias publics au profit du pouvoir politique en place et de ses clientèles, alors qu’ils sont sensés être un service public avec un droit d’accès équitable à tous les acteurs politiques, économiques et sociaux nationaux.
Le Comité Central a noté les nouvelles avancées enregistrées par l’amazighité. Pour Talaie El Hourriyet la dimension amazighe de notre identité ne peut être circonscrite à la seule question de la langue. Comme elle ne peut se limiter à une ou plusieurs régions du pays. Le recouvrement de l’identité de notre Nation dans sa plénitude est un combat commun à tous les algériens qui ne peut être séparé du combat pour la démocratie et la citoyenneté dans notre pays .
Il a évoqué le rassemblement de Tamanrasset et considéré qu’ il est de la responsabilité des autorités publiques d’ouvrir un dialogue avec les représentants légitimes des citoyens des régions frontalières du Grand sud et d’être à l’écoute de leurs préoccupations socio-économiques, dans l’esprit de la consolidation de la cohésion nationale.

Pour ce qui est de la situation économique , le Comité Central a noté que la situation économique a atteint un degré de gravité et de dégradation sans précédent et que le Plan d’action du gouvernement actuel n’est pas porteur d’une stratégie crédible pour arrêter la détérioration de l’économie nationale et engager celle-ci sur la voie d’une véritable diversification .
Il a relevé que près de quatre ans après le retournement du marché mondial des hydrocarbures, le gouvernement continue à nier la réalité de la crise et s’entête à considérer qu’il s’agit de difficultés passagères, espérant un redressement des cours du pétrole.
Il a constate que les indicateurs économiques sont toujours au rouge, et que les objectifs fixés par les plans d’action qui se sont succédés sont hors de portée.
Il a noté la montée en puissance de lobbies qui interférent dans les choix économiques du gouvernement et dénoncé l’absence de volonté politique du gouvernement de lutter contre la corruption qui gangrène tous les rouages de l’économie nationale.
Le Comité Central s’est dit convaincu qu’il y avait d’autre choix que le recours à la planche à billets ,que le gouvernement a contournés, faute de courage politique, avec comme arrière-pensée l’échéance 2019.
Talaie El Hourriyet est plus que jamais convaincu de l’urgence d’un véritable débat politique et économique national pour dégager un consensus politique afin de faire face, par une large mobilisation des forces vives de la nation, à la crise qui, au-delà de ses caractéristiques comptables et budgétaires, a des retombées qui risquent de saper la sécurité et la stabilité du pays et la cohésion de la Nation.

Quant à la situation sociale, le Comité Central a exprimé sa profonde inquiétude face à la dégradation des conditions de vie des algériens et à l’installation durable de la précarité au sein de la population ; il a noté une montée des tensions sociales, qu’il a imputée aux politiques d’austérité menées par le gouvernement et à l’injustice sociale où l’on demande aux couches populaires de serrer la ceinture, lorsque l’Etat, ses serviteurs et ses clientèles étalent aux yeux du citoyen un train de vie dont le faste est indécent dans une situation de crise économique .
Le Comité Central a dénoncé l’approche répressive du pouvoir politique en place en réponse à la contestation pacifique de citoyens qui exercent leurs droits constitutionnels.
Il a relevé la poursuite du mouvement de contestation des médecins résidents qui dure depuis plus de quatre mois et qui illustre cette incapacité des pouvoirs publics à résoudre les conflits sociaux par le dialogue, faute de volonté politique et en l’absence de canaux de médiation et exprimé la même inquiétude pour les perturbations qui touchent le système éducatif du fait de l’accumulation des difficultés rencontrés par les enseignants dans l’exercice de leur noble mission et le manque d’écoute des autorités publiques pour trouver des solutions consensuelles durables avec les syndicats du secteur .
Le Comité Central a réaffirmé l’attachement de Talaie El Hourriyet à la liberté syndicale, et dénoncé l’étau qui se resserre autour de l’exercice de cette liberté. Il a exprimé sa conviction convaincu que la reconnaissance par les pouvoirs publics des syndicats autonomes comme partenaires sociaux, à part entière, ne pourra que faciliter le dialogue social ;
Le Comité Central a également dénoncé le harcèlement et les tracasseries administratives et judiciaires dont font l’objet les associations qui refusent de faire allégeance au pouvoir;
Le Comité Central s’est dit profondément attristé par le phénomène des harraga essentiellement des jeunes, ayant perdu foi dans leur pays, faute de perspective d’avenir et regretté que les autorités continuent à privilégier l’approche répressive qui a montré ses limites et à s’inquiéter du seul impact du phénomène sur l’image du pays à l’extérieur au lieu de s’interroger sur les véritables raisons de ce phénomène. Talaie El Hourriyet appelle à une réflexion multidisciplinaire approfondie sur l’existence de ce phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur ;
De même, il a exprimé ses regrets pour les dépassements enregistrés dans la gestion du dossier de la présence sur notre territoire de migrants des pays voisins et insisté sur le respect de la dignité de ces migrants conformément aux valeurs nobles d’humanité, de fraternité africaine et de bon voisinage qui ont toujours distingué notre pays et notre population

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