Scapegoat Carnivale et Théâtre MainLine sont fiers de présenter Sapientia, une rare production de l’auteur du 10e siècle Hroswitha de Gandersheim, première femme dramaturge de l’histoire.

Dirigé par la directrice invitée Mia van Leeuwen, Sapientia sera présenté du 16 au 26 août au Théâtre MainLine. Pour la version du Scapegoat Carnivale, le texte a été traduit du latin par Lynn Kozak, adapté par Joseph Shragge et comportera des effets sonores générés par des objets de la vie quotidienne, désignés par Evan Stepanian. Pour encourager le dialogue, Scapegoat Carnivale tiendra des discussions animées par des animateurs invités traitant des performances sanglantes et imagées. Le sujet est dérangeant et présente un matériel traitant d’extrémisme religieux et de violence faite aux femmes et aux enfants. 13+ (surveillance parentale requise).

Pour donner vie à cette allégorie proto-féministe, avec ses miracles qui ne se mettent pas en scène, Mia van Leeuwen utilise le théâtre d’objets, une forme de théâtre de marionnettes dans laquelle les acteurs animent des objets de la vie quotidienne, de manière à raconter une histoire, par exemple un miroir, une machine à expresso, des tasses de thé, plutôt que des pantins ou des marionnettes.

Cette pièce provoquante met en scène l’arrivée d’une femme de la noblesse prosélyte chrétienne à Rome, où elle doit faire face aux ordres de l’empereur qui lui commande de vénérer les dieux païens ou de voir ses filles, Foi, Espoir et Charité, se faire torturer. Cette narration étrange et unique à propos des guerres de religion nous présente le formidable Sapienta confronté au bouffon et paternaliste Hadrian. Leur conflit résulte en une démonstration sur scène de violence choquante envers ses enfants qui, à travers des interventions divines, deviennent immunisés à la douleur physique et subissent des transformations physiques. Inspirés par les comédies de Térence et les vies de Saints, les textes de Hroswitha donnent le ton à un humour malaisant, qui ressemble par moment à ce qui serait aujourd’hui décrit comme une comédie d’horreur corporelle. Le sujet d’extrémisme idéologique a des échos contemporains qui décontenancent, tandis que la fin pose subtilement un regard critique envers la violence faite au nom de la religion.

« You cut my breast but haven’t hurt me. Look! A stream of milk gushes from my wounds. » –Faith

Les co-directeurs artistiques de Scapegoat Carnivale Alison Darcy et Joseph Shragge ont rencontré pour la première fois en 2011 van Leeuwen, l’assistante professeure de théâtre de Lethbridge, où sa pièce solo osée, La Petite Morte, a été le succès de l’audacieux festival Edgy Women à Montréal. Shragge est allé voir van Leeuwen avec Sapientia, spectacle qui semblait impossible à produire et dont la première présentation a été dans le cadre d’un cours de théâtre et religion à l’université d’Edmonton. Des versions ateliers ont par la suite été présentées au Festival Canoe (2014) et par aztec theatre & Theatre Incarnate à Winnipeg (2015). Van Leeuwen conserve une fascination pour l’auteur et un étonnement qu’elle soit rarement produite. « J’étais curieuse d’apprendre que ses pièces étaient rarement produites, minimisant son importance à une simple note de bas de page dans l’histoire du théâtre. » Van Leeuwen décrit son sentiment de découragement mêlé à une excitation en imaginant comment dépeindre l’extrême violence et les miracles de la pièce : « Le théâtre d’objets est devenu l’essence du cadre pour mettre en scène l’œuvre, donnant place à une négociation entre le texte original et son interprétation contemporaine à venir. Je souhaite que notre production de Sapientia accueille une discussion critique sur le théâtre religieux et crée un intérêt envers Hroswitha en tant que figure centrale de son époque. »

Darcy louange la décision de van Leeuwen d’utiliser des objets : « Ça nous permet de plonger dans l’imaginaire graphique et effrayant sans nécessiter une présentation explicite des agressions sur des corps féminins vivants. Cet enjeu est possiblement la source des raisons pour lesquelles les pièces de Hroswitha ont si rarement été jouées, en plus du sexisme évident qui a maintenu tellement de grandes artistes féminines dans l’ombre. La liberté que ça offre aux auditoires modernes de prendre part au contenu de la même façon humoristique et libidineuse que je crois que l’auteur avait initialement envisagé est très excitante. » La traductrice Lynn Kozak affirme que la pièce: “pose de vraies questions à propos de la nature de la foi, » et Shragge ajoute « une partie de l’humour surréaliste parodie presque les martyres qui ont en quelque sorte hâte à la mort. »

La distribution comprend les talentueux Alison Darcy, Robert Leveroos, Alexandra Petrachuk et Paul Van Dyck, avec les effets sonores par Evan Stepanian. Le créateur et acteur de Vancouver Robert Leveroos a conçu un décor qui ressemble à une cuisine industrielle pour tracer un parallèle entre les carnages corporels sur scène et la préparation de nourriture. Bruno-Pierre Houle a entrepris l’éclairage et la conception des costumes. David Epstein est régisseur. La dramaturgie est de Anthony Kennedy.

À propos de Scapegoat Carnivale: Scapegoat Carnivale est une compagnie primée qui reflète les talents diversifiés et la créativité extraordinaire de la communauté artistique montréalaise, présentant de nouvelles œuvres novatrices, avec un intérêt marqué pour le carnavalesque, le grossièrement taillé et le très théâtral. Que ce soit à travers la production de nouvelles œuvres ou l’adaptation de pièces du répertoire classique, ils aspirent à transformer le théâtre en une expérience partagée incontrôlée, viscérale et authentique.

Sapientia
Scapegoat Carnivale au Théâtre MainLine, MiniMain Space, 3997 Blvd. Saint-Laurent
Jeudi au samedi — 16, 17, 18, 23, 24, 25 août: 20h; Samedi 25 août: 14h; Dimanche 19, 26 août: 14h

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