Au pays d’origine la mort est gratuite, elle s’accompagne chaleureusement jusqu’au dernier carré. Au Québec, mourir et quitter le nid n’est pas aussi évident de s’en sortir sans le sou. Comment mourir dignement, si ce n’est que la mosquée sauve le meuble. Le rituel offert calme la douleur pour ses proches. La communauté doit s’habituer à son nouvel enracinement en cette nouvelle terre québécoise comme par la force des choses en territoire français. L’idéal serait un cimetière maghrébin où s’élaborera l’union mortelle non réussit de leur vivant. Une sorte d’Union du Maghreb Arabe (UMA) post mortem. Mais blague à part, la mort c’est plus sérieux que la politique mensongère. Du moins qu’il y ait une cohérence et oublier le serment que les Arabes se sont entendus de ne jamais s’entendre. Mais devant la mort….pitié que l’amicale l’emporte, on a plus à y gagner. L’avenir est vers la mort. Que pourrions-nous faire du vivant ? Réfléchir et prendre conscience de notre finitude pour tenter de résoudre notre mort en toute lucidité et honneur et militer pour un cimetière maghrébin fédérateur du moins. Alors aux vivants de s’occuper et de se concerter en commun pour acheter un terrain avec l’aide de nos ambassades, des citoyens conscients de leur départ, des autorités québécoises et canadiennes pour une éthique commune de mourir ensemble en chacun pour soi. Une valeur qui s’impose sans fossoyeurs ni interventionniste d’un parti quelconque.

Réda Brixi (L’initiative) (Anthropologue et Muséologue)

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