Étendue sur son lit, sa mère ne répond pas. Socrates l’appelle, crie, pleure. Elle n’est plus. Débute ainsi un film sur la perte et les carences que celle-ci dévoile. Socrates est un jeune adolescent qui doit maintenant se prendre en main. Il le sait et il va tout faire pour s’en sortir malgré la précarité matérielle qui se greffe au deuil de sa mère. Un bagage qui est très lourd à porter et qu’il traîne littéralement avec lui dans les rues hostiles de la mégalopole de São Paulo.
Le jeune cinéaste Alex Moratto signe ainsi un film coup de poing. Un long-métrage qui nous interpelle par la force et l’intelligence de son propos. Le deuil est un processus qui est long et qui mobilise tout notre être. Ça prend du courage pour passer à travers de celui-ci, mais aussi de la sagesse. C’est ce que démontre ce premier film de Moratto, qui a aussi comme particularité d’avoir été réalisé avec des jeunes défavorisés de la ville de São Paulo. Un film magnifique joué par des jeunes qui se livrent au jeu d’acteur pour la première fois de manière absolument épatante.
Socrates | Version originale portugaise | Sous-titré en anglais | Panorama international | Drame | Réalisé par Alex Moratto | Brésil | 71 minutes | 2018
Eduardo Malpica Ramos
