L’Usine C célébrait la dernière programmation de Danièle de Fontenay et l’arrivée en poste de Angela Konrad au titre de directrice artistique et générale Retour sur son lancement de saison 2022-23
Danièle de Fontenay – cofondatrice et directrice générale et artistique sortante de l’Usine C, dévoilait sa dernière saison. Tel qu’annoncé le 26 mai dernier, c’est la metteure en scène et dramaturge Angela Konrad, qui lui succèdera le 1er septembre prochain.

C’est devant une salle comble que Danièle de Fontenay, aux côtés d’Angela Konrad, a présenté sa 26e saison à nouveau ouverte sur le monde, mettant à l’honneur le théâtre, la danse, la littérature, la performance et la musique d’ici et d’ailleurs.

En tout, ce sont 14 créations qui ponctueront l’année. C’est une création de Marc Beaupré et Alain Farah, Chants de Mille secrets qui ouvrira la saison en collaboration avec le FIL. Viennent ensuite les spectacles : CROWD qui marque le grand retour de Gisèle Vienne à l’Usine C après Jerk (2017) ; l’hypnotique Dog Rising de Clara Furey qui poursuit sa démarche entamée avec Cosmic Love (2017) ; Jérôme Bosch : Le jardin des délices, une œuvre majestueuse en 3 actes de Marie Chouinard ; la reprise du solo provocateur de Sophie Cadieux dans Féministe pour Homme de Noémie de Lattre, mis en scène par Alix Dufresne ; Une cérémonie, un spectacle débordant d’intelligence et d’une énergie contagieuse de Raoul collectif ; le vibrant témoignage de Jaha Koo avec Lolling and Rolling ; l’artistique Le Futur de Martin Bellemare et Geneviève L. Blais ; Dimitris Papaioannou de retour après The Great Tamer (2019) avec le sublime duo INK ; le sensible Face to Face du chorégraphe torontois Naishi Wang ; l’impressionnant solo Elisabeth Gets Her Way de Jan Martens autour de la charismatique Élisabeth Chojnacka ; ROME, l’épopée théâtrale aux 5 tragédies romaines de Brigitte Haentjens ; La nef, la nouvelle création mystérieuse de Cédric Delorme-Bouchard + BOP et pour finir, la mise en scène de Angela Konrad, Tableau final de l’amour d’après l’éblouissante écriture de Larry Tremblay inspirée de l’œuvre de Francis Bacon.
La saison 2022-23 marque aussi le retour de la la 5e édition de la Biennale actoral, fin octobre (forfaits disponibles à l’automne). Cette biennale internationale des arts et des écritures contemporaines, en partenariat avec Marseille, Rouyn-Noranda et Ottawa proposera, entre autres, une performance des Pays-Bas avec la singulière Cherish Menzo, une pièce de théâtre menée par Hubert Colas, une nouvelle version de M. Gros par l’étonnant duo Geneviève et Matthieu ou encore une œuvre coup de poing par Smaïl Kanouté.

Lors de ce dévoilement, Danièle de Fontenay soulignait : « c’est avec émotion que je signe cette dernière saison, le cœur empli de gratitude envers les artistes et le public pour toutes ces innombrables rencontres humaines et artistiques si riches de sens qui m’ont profondément nourrie durant toutes ces années. Et elle concluait ainsi : « c’est un honneur aujourd’hui d’accueillir Angela Konrad à la direction de l’Usine C. Je suis convaincue qu’elle saura brillamment porter plus loin et avec force l’esprit singulier de cette maison, qu’elle connaît bien, ouverte au monde et à toutes les écritures contemporaines. »

Angela Konrad, qui mettra en scène Tableau final de l’amour de Larry Tremblay en fin de saison, témoignait : « C’est un grand honneur pour moi de poursuivre l’immense travail accompli par Danièle de Fontenay. L’Usine C représente pour moi, et pour beaucoup d’artistes des arts vivants du monde entier, un lieu de la recherche-création qui révèle des formes esthétiques innovantes et qui ouvre des espaces imaginaires hors du commun. Diriger l’Usine C relève d’une aventure qui associe étroitement le lieu et le projet à la vie de la personne qui le dirige, mission à laquelle je consacrerai toute mon énergie. »
Suite au dévoilement de la saison, prenait place la 18e édition de NICE TRY (belessai), un rendez-vous incontournable organisé par Alexa-Jeanne Dubé et Patrick R. Lacharité et qui mettait en lumière les finissant.e.s des écoles de théâtre et de danse ayant gradué durant la pandémie.

Chants de Mille secrets – Alain Farah + Marc Beaupré

Tout comme les poètes de la Grèce Antique choisissaient une partie de L’Iliade ou de L’Odyssée pour émerveiller ceux et celles venu.e.s les écouter l’espace d’un soir, Alain Farah et Marc Beaupré invoquent sur scène « Insomnies, protocole », le troisième de douze chapitres de Mille secrets mille dangers, roman autobiographique paru au Quartanier en septembre 2021.
Au plus près du texte et des nombreux récits qui s’y croisent sur la famille, le deuil, l’amitié, la réussite sociale, les deux complices proposent un premier chant avec le désir qu’il soit l’amorce d’une grande épopée théâtrale.
26 au 29 septembre 2022
En codiffusion avec le Festival International de la littérature (FIL)
CROWD – Gisèle Vienne

CROWD est une déferlante techno pour 15 danseur.euse.s livré.e.s à eux.elles-mêmes, sur un vaste terrain vague au cœur de la nuit. Dans cet univers où la transe et les gestes saccadés empruntent aux danses urbaines autant qu’au théâtre de marionnette, la frontière se brouille entre rêve éveillé et rave endiablée. Cette manifestation d’euphorie collective révèle nos fantasmes, nos émotions, notre part d’ombre et notre besoin de sensualité.
Portée par un DJ-set de musique électro des années 1990 à aujourd’hui, l’expérience s’avère à la fois contemporaine et puissamment archaïque dans les pulsions qui l’animent. Une immersion sensorielle dans un dialogue de corps abandonnés et magnétiques.

19 et 20 octobre 2022

actoral.montréal 22

5e biennale internationale des arts et écritures contemporaines
Du 25 octobre au 5 novembre 2022
Jezebel – Cherish Menzo / actoral
Jezebel est la dernière création de Cherish Menzo, danseuse et chorégraphe néerlandaise. Sa Jézabel à elle s’inspire d’un tout autre modèle que la référence biblique, soit les femmes noires hyper-sensuelles et peu vêtues des Video Vixens – clips hip-hop des années 1990 et 2000. En déconstruisant ce stéréotype controversé de la féminité objectifiée, Cherish Menzo livre une performance militante, étincelante et aphrodisiaque.
L’été des charognes – Hubert Colas + Simon Johannin / actoral

Le metteur en scène Hubert Colas s’empare de l’écriture fauve de Simon Johannin incarnée par l’acteur complice Thierry Raynaud pour nous offrir un spectacle turbulent au langage outrancier, au plus près du rythme de l’enfance : drôle et âpre, déchirant et fiévreux, traversé de fulgurances. D’une bagarre à l’autre, la petite musique de ce premier roman nous ramène à l’adolescence, quand la douleur fait irruption et que le regard change.

Never Twenty One – Smaïl Kanouté / actoral
Le chorégraphe français Smaïl Kanouté rend hommage aux jeunes victimes des armes à feu de New York, Rio ou Johannesburg… qui décèdent avant l’âge de 21 ans. En écho au hashtag #Never21 du mouvement Black Lives Matter, il questionne l’impact de ces tragédies sur les corps des victimes comme au sein des familles endeuillées. Dans une atmosphère urbaine teintée de chamanisme, 3 danseurs aux peaux tatouées de messages percutants ressuscitent les maux des victimes et de leurs familles.
Passant du krump à la wave, du new style au tribal, ils revendiquent le droit de parole, le devoir de mémoire et tentent de nommer haut et fort l’indicible.
M. Gros – Geneviève et Matthieu / actoral

Depuis plusieurs années, M. Gros se métamorphose en différentes versions performatives présentées notamment chez Pierre-François Ouellette art contemporain à Montréal, au Centre Wallonie-Bruxelles à Paris, ainsi qu’à La Capella à Barcelone. Ce mélange de texte et guitare va de surprises en rebondissements, mettant en scène des sculptures vivantes, une machine à barbe à papa, de la vidéosurveillance, une trahison et autres accessoires et situations impromptus.
Dog Rising – Clara Furey
Corps célestes lancés en orbite, vibrant dans un rituel hypnotique, Dog Rising imite le courant de la vie et les flux énergétiques. Le trio d’interprètes en perpétuel mouvement dessine une spirale envoûtante, ondoyante, pénétrante, dans laquelle les spectateur.trice.s sont inexorablement happé.e.s. D’impulsions primaires à une gestuelle parfois sexuelle, parfois mécanique, Clara Furey construit une chorégraphie toute en polyphonie et pulsations, oscillant entre l’unisson et la dissonance.
Elle poursuit sa démarche entamée avec Cosmic Love (2017) qui s’inspire de phénomènes physiques et kinesthésiques, par exemple le voyage des vibrations dans les os à l’absorption de chocs.
10 et 12 novembre 2022
Jérôme Bosch : Le jardin des délices – Marie Chouinard
S’inspirant du tableau grandiose du peintre néerlandais Jérôme Bosch, Le jardin des délices, Marie Chouinard et ses danseur.euse.s virtuoses composent une œuvre majestueuse en 3 actes. S’y côtoient d’ingénieuses reproductions mouvantes de certaines des scènes peintes ainsi que des danses ludiques imaginées à partir de positions et d’accessoires extraits de la toile.

Ce voyage au cœur d’un des plus célèbres triptyques des primitifs flamands est l’occasion de tous les fantasmes d’une humanité aux prises entre enfer et paradis. En grande orchestratrice de ce chef-d’œuvre, Marie Chouinard donne vie aux plus fins détails de l’immense fresque picturale.
17 au 19 et 23 au 25 novembre 2022
Féministe pour Homme – de Noémie de Lattre, mis en scène par Alix Dufresne
Dans ce solo provocateur, la comédienne Sophie Cadieux brûle les planches en disséquant sans complexes une foule de sujets sensibles. Elle pose un regard féministe et moderne sur les hommes et les femmes, les relations de couple, la publicité, la famille, la carrière, la sexualité. Créée par l’autrice et comédienne française Noémie de Lattre, la pièce Féministe pour Homme, est présentée de nouveau à l’Usine C après l’énorme succès de sa création il y a un an.
La dramaturge Rébecca Déraspe en offre une adaptation québécoise au ton juste, entre théâtre, stand-up et manifeste. Une soirée bourrée d’humour, qui bouleverse et brise au passage quelques idées préconçues sur le féminisme.
11 au 14 + 18 au 21 janvier 2023
Lolling and Rolling – Jaha Koo

Lolling and Rolling nous transporte en Corée du Sud, où la maîtrise de l’anglais est un gage de réussite sociale, au point qu’une incision chirurgicale est souvent pratiquée sur la langue de jeunes élèves pour leur permettre une meilleure prononciation. S’appuyant sur son propre apprentissage linguistique et sur des archives vidéo d’époque, qu’il manipule comme un VJ, Jaha Koo poursuit sa réflexion sur l’hégémonisme culturel occidental et les duretés de la société sud-coréenne, qui ont en commun d’écraser les minorités et les classes défavorisées.
Truffé d’humour, de poésie et d’inventivité technologique, ce témoignage est à la fois touchant d’intimité et une critique sociale et politique acérée.
24 au 26 janvier 2023
Une cérémonie – Raoul collectif
Après Le signal du promeneur qui a conquis le public de l’Usine C en 2019, Raoul collectif revient avec sa dernière création Une cérémonie, un spectacle débordant d’intelligence et d’une énergie contagieuse, savant mélange de musique et de textes, de faux discours et de fine poésie. Invité.e.s à un grand banquet aux allures de fin du monde, des convives empêtré.e.s dans leurs quêtes existentielles et leurs déboires quotidiens peinent à trouver les réelles raisons de faire la fête.
Convoquant leurs ancêtres, de Don Quichotte à Antigone en remontant jusqu’aux dinosaures, ils.elles tentent de sauver les apparences et se prennent au jeu de tout recommencer.
1 au 4 février 2023
Le Futur – Martin Bellemare et Geneviève L. Blais
Le Futur allie d’un même élan un geste de colère et un geste artistique dans l’idée de sublimer l’état actuel des choses. Son procédé créatif fait référence au mouvement futuriste européen du début du XXe siècle, pour lequel tout ce qui incarnait le triomphe technologique forçait l’admiration, et qui rejetait toute tradition pour encenser la science et l’innovation. Cent ans plus tard, face aux nombreuses impasses dans lesquelles nous nous trouvons – qu’elles soient économiques, climatiques, sociales –, se dégage l’étrange impression que les revendications radicales des futuristes du siècle dernier sont devenues notre réalité.
14 au 18 février 2023

INK – Dimitris Papaioannou

Gardien d’un univers inondé et sombre, un homme s’affaire à maintenir un ordre, un équilibre fragile dont lui seul a le secret. L’intrusion d’un visiteur surgi des antres de la terre vient bousculer ce monde de solitude en y introduisant la tendresse, le tourment, jusqu’à la cruauté. Dans ce duo qui devient rapidement duel, Dimitris Papaioannou, accompagné du fascinant interprète Šuka Horn, sonde avec INK les frontières du réel à travers les filtres de la science-fiction et de l’horreur.
En résulte une course-poursuite haletante, une chasse à l’homme cauchemardesque, à moins que ce ne soit nous-mêmes en fuite devant notre propre subconscient ?
1 au 4 mars 2023
Face to Face – Naishi Wang
Fruit d’une complicité sensible entre les interprètes Naishi Wang de Toronto et Lukas Malkowski de Berlin, Face to Face se sert de la figure du duo pour illustrer des tentatives de rapprochement autant que les différences visibles qui coexistent entre deux êtres. La pièce explore le thème de la distance, que ce soit sur le plan de la communication entre personnes, ou pour signifier la difficulté de trouver le chemin en soi-même afin de s’exprimer authentiquement – à l’image de la distance entre les emojis et les émotions qu’ils sont supposés décrire.
Jouant d’une mise en miroir des espaces, entre la scène, la salle et l’extérieur, le face-à-face ne cesse de se transformer par une transmission de gestes, de mimiques et de déplacements constamment copiés et inversés.
9 au 12 mars 2023

Elisabeth Gets Her Way – Jan Martens
Claveciniste polonaise virtuose, Élisabeth Chojnacka (1939-2017) est une artiste au profil atypique, devenue muse de plusieurs compositeurs. Elle a su ressusciter le clavecin et faire résonner et rayonner sa musique dans la seconde moitié du XXe siècle, de par son talent et sa passion exceptionnels. Dans un captivant solo qu’il chorégraphie et interprète, Jan Martens dresse un touchant portrait dansé de cette musicienne dont il épouse autant la sensualité des gestes envers son instrument que la complexité des partitions qu’elle dompte avec aisance.
Entre minimalisme et transe, leur rencontre fusionne miraculeusement plusieurs siècles d’histoire de la musique et de la danse.
16 au 18 mars 2023
ROME – Brigitte Haentjens

ROME réunit dans une même soirée les 5 tragédies romaines de Shakespeare : Le viol de Lucrèce, Coriolan, Jules César, Antoine et Cléopatre et Titus Andronicus. D’une brûlante actualité, cette épopée chargée de réflexions sur la démocratie et ses paradoxes illustre l’ascension puis la chute de la civilisation romaine, un monde où le chaos naît des luttes intestines pour le pouvoir. L’humanité dans toute sa complexité s’y retrouve aux prises avec ses affres, cruel et lucide portrait des déchéances et inégalités béantes de notre époque agitée.
Mise en scène par Brigitte Haentjens, la langue corrosive de Jean Marc Dalpé traduit avec verve et vivacité une saga shakespearienne démesurée de 6 heures.
5 au 9 avril, 12 au 16 avril 2023

La nef – Cédric Delorme-Bouchard + BOP

Suite au succès du Vaisseau-cœur, Cédric Delorme Bouchard poursuit sa collaboration avec le BOP autour des œuvres pour piano d’Olivier Messiaen, figure marquante de la musique contemporaine du XXe siècle. Il orchestre un rituel pour corps et lumière dans une imposante arène circulaire. Quatre pianistes encerclent un monolithe noir, centre de gravité d’où, rythmés par la musique, jaillissent rayons de lumière et images.

Sur cet autel lumineux, 9 interprètes célèbrent les cadences sacrées et mystérieuses de Messiaen, convoquant par le mouvement et le geste, un kaléidoscope de paysages humains.
12 et 13 et 16 et 17 mai 2023
Tableau final de l’amour – Angela Konrad + Larry Tremblay

Francis Bacon a crée une œuvre magistrale qui rompt avec la représentation et qui cherche à rendre visibles les choses invisibles. Sa peinture : un champ d’intensité des forces pulsionnelles qui forment et déforment les corps et les âmes. L’écriture de Tableau final de l’amour, dernier roman de Larry Tremblay, est éblouissante. Librement inspiré de la vie du peintre, le roman révèle une quête d’intensité dans la vie et dans l’art sans compromis.
Un texte d’une fulgurance rare qui permet à Angela Konrad d’interroger la représentation comme lieu de la sensation, la scène comme le lieu d’un combat où Benoît McGinnis et Samuël Côté dans les rôles de Francis Bacon et George Dyer se livrent un combat de vie et de mort tels des « athlètes affectifs », idée chère à Artaud.
18 au 21 mai 2023

USINE C
Saison 2022-23
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