Dernièrement, les médias ont couvert beaucoup de cas de violence conjugale et de violence conjugale postéparation. Curieusement, sans jamais qualifier ces meurtres et agressions horribles envers des femmes et des enfants par l’un ou l’autre de ces termes dans leurs titres. Un père qui tue sa fille pour se venger de son ex-conjointe, une femme en séparation qui perd ses enfants tués par leur père et ne s’en remettra jamais totalement, des enfants qui ont été témoins du meurtre de leur mère par leur père… (la revue de presse que vous trouverez à la suite de ce communiqué nous a donné la nausée). Il est temps d’agir tous ensemble pour que cela cesse.

Les médias constituent le 4e pouvoir, le contre-pouvoir, le garde-fou. Ils ont le pouvoir d’éclairer les consciences et de faire réagir l’opinion publique. De changer les choses pour le mieux, d’éviter que des enfants ne subissent le même sort qu’Hugo et Élise. D’éviter que des femmes ne se fassent tuer par leur compagnon ou ex-compagnon. Comment ? En acceptant les responsabilités qui vont de pair avec ce pouvoir, en reconnaissant le pouvoir des mots et en reconnaissant la responsabilité des médias de ne pas participer à la banalisation de la violence conjugale et de la violence conjugale postséparation.

« Drame familial » pour parler de meurtre, « chicane de couple » pour parler de violence conjugale… ce ne sont que des exemples parmi d’autres. Ne pas nommer ces actes pour ce qu’ils sont maintient les victimes de violence conjugale et de violence conjugale postséparation dans l’ignorance et le rejet de ce qu’elles sont en train de vivre, ainsi que leur famille, leurs amis et leurs collègues. Cela participe à banaliser des actes inacceptables et dangereux et de ce fait, à les rendre acceptables. De plus, cette banalisation accentue le sentiment de culpabilité qu’éprouvent les victimes de telles violences. Il faut savoir qu’une technique de manipulation des hommes violents à l’égard de leur conjointe ou ex-conjointe est de la faire culpabiliser sur cette situation et de lui faire porter toute la responsabilité de son comportement à lui. Et ça marche à la perfection.

L’Alliance des maisons d’hébergement de 2e étape du Québec demande la création d’une concertation provinciale entre les institutions et les groupes travaillant en violence conjugale depuis plusieurs années. Nous réitérons notre demande aujourd’hui plus que jamais. Il est temps de poser des actions concrètes pour protéger les femmes et les enfants du Québec.
Les homicides conjugaux et les meurtres familiaux sont l’affaire de tous, chacun a son rôle à jouer et chacun a sa responsabilité à endosser afin de les prévenir au mieux, avant qu’il ne soit trop tard.

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