L’indice des prix à la consommation (IPC) publié par Statistique Canada pour avril 2018, qui mesure l’évolution du niveau moyen des prix des biens et services consommés par les Canadiens, indique un taux d’inflation de 2,2 % pour l’ensemble du pays.

Il s’agit de son taux le plus élevé depuis 2012, mais il demeure dans la fourchette cible de la Banque du Canada, comprise entre 1 et 3 %. Quelle lecture fait-on de cette inflation ? Et quels sont ses impacts sur l’économie canadienne ?

Quelles sont les origines de cette inflation ?

Pour mesurer l’inflation, la Banque du Canada utilise les données mensuelles de l’indice des prix à la consommation (IPC) et ce depuis 1914. Cet indicateur mesure d’une manière pertinente l’évolution du coût de la vie des Canadiens. Il se base sur un panier représentatif de biens et services achetés généralement par les Canadiens. Le panier de l’IPC canadien est composé de huit catégories de biens et services : aliments, logement, dépenses courantes, ameublement et équipement du ménage, habillement et chaussures, transports, santé et soins personnelles, loisirs, formation et lecture, boissons alcoolisées et produits du tabac.

En effet, la Banque du Canada, qui talonne l’évolution de l’inflation pour établir sa politique monétaire et prendre des décisions concernant son taux directeur, avait déjà prédit que le taux d’inflation au cours de l’année 2018 serait supérieur à 2 %. Depuis janvier 2018, l’inflation poursuit sa croissance malgré un léger ralentissement en mois d’avril pour s’établir à 2,2 %, alors qu’elle a connu son summum depuis 2014 en mois de mars (2,3 %). Cette augmentation est tirée par les prix de l’essence, des transports aériens et de la restauration. Il s’agit d’une inflation par les coûts entrainée par l’augmentation du prix des matières premières (pétrole) et des salaires dans le secteur de la restauration qui subit la pression de la pénurie de la main d’œuvre. 

La tendance de l’inflation et l’économie canadienne : quels impacts ?

Malgré la tendance à la hausse de l’inflation avec un taux qui n’a pas été atteint depuis 2012, la Banque du Canada, par l’entremise de son gouverneur Stephen Poloz, tient un discours rassurant puisqu’elle estime que cette tendance à long terme sera stable et ses effets sur l’économie canadienne sont minimes.

En effet, cette hausse d’inflation détériore la pouvoir d’achat des Canadiens (la facture de l’essence a augmenté de 17% en mars 2018 par rapport à la même période en 2017) et pénalise leur épargne. Elle influence aussi à la hausse les taux d’intérêt, ce qui freine les crédits à la consommation et hypothécaires. Cependant, cette hausse profite aux emprunteurs à taux fixe (particuliers et entreprises) qui voient leur dette allégée. Elle profite également aux exportations du pays par l’effet de la dépréciation du huard canadien faces aux autres monnaies, ce qui rend les produits à exporter plus compétitifs. Une telle inflation (modérée et ne dépassant pas le taux de croissance du PIB) peut dynamiser donc l’économie canadienne qui poursuit sa croissance malgré le ralentissement de son rythme.

Les prévisions des analystes, sondés par l’agence de presse Reuter, prévoient une hausse de taux de la Banque du Canada (taux directeur influençant sur les autres taux d’intérêt : taux des prêts à la consommation et des prêts hypothécaires), ce qui pourrait contenir la hausse de l’inflation.

Sofiane Idir

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