La Guerre d’Algérie a laissé des séquelles entre le peuple Algérien et le peuple Français avec des blessures difficiles à cicatriser. Les adaptations cinématographique autour de l’histoire tumultueuse entre les deux peuples sont toujours très bien accueillies en raison de la rareté des œuvres de ce genre et le tout dernier film du réalisateur, Mohammed Lakhdar-Hamina « Crépuscule des ombres » qui  est pressenti pour être nominé aux Oscars du meilleur film en langue étrangère en 2016, vient combler ce vide.

Ce long métrage se voit être un travail de conscience entre l’Algérie et la France avec un dialogue douloureux qui est chargé d’émotion et de colère.

En effet, le film introduit trois protagonistes dans une traversé du désert où l’on découvre : le Commandant Saintenac bourreau de son état et qui reflète la colonisation militaire, Khaled un jeune universitaire qui a rejoint les « fellaghas » pour l’indépendance de l’Algérie et le Soldat Lambert de l’armée française qui est l’objecteur de conscience durant tout le film. Le colonisateur français soutient avoir apporté une modernité à un « peuple sauvage ». Un indigène qui a soif d’égalité, de liberté et d’indépendance fait entendre sa voix. Et entre les deux hommes, on découvre un travail de conscience où l’on essaye de franchir un mur qui est toujours érigé entre la France et l’Algérie après 52 ans d’indépendance.

Nos trois personnages sont condamnés à s’affronter avec les mots sous l’œil armé de l’objecteur de conscience, le réalisateur nous beigne dans un désert sculpté des dunes et nous montre combien l’homme est très vulnérable et insignifiant devant mère nature. Pouvoir aller de l’avant et permettre aux nouvelles générations d’entrevoir un avenir sans que les cauchemars du passé ne continuent à hanter leur présent : c’est l’objet de la morale du film de Mohammed Lakhdar Hamina qui a déjà emporté quarante ans plutôt la Palme d’Or à Cannes pour son film « Chroniques des Années de Braise ».

La musique qui est signée par Vangelis nous plonge cette fois-ci dans le Sahara avec sa magie, sa chaleur et sa froideur. Le maitre de musique à qui l’on doit « 1492 : Christophe Colomb, Les Chariots de Feu, Blade Runner » signe ainsi une bande originale qui fait voyager le spectateur dans le désert Algérien.

Même si certains trouveront des lenteurs dans certaines scènes, le réalisateur, nous donne de l’espoir, en mettant l’accent sur les différents dialogues entre la France et l’Algérie dans des plans épurés afin de les mettre en valeur et ainsi créer l’immersion pour le grand plaisir des spectateurs.

Le film est en projection au Cinéma Impérial de Montréal le samedi 7 novembre 2015 à 14H30 et le dimanche 8 novembre 2015 à 20H00.

Tarek Lakhdar-Hamina à propos du Crépuscule des Ombres : « Un film universel sur la domination de l’homme et sur la colonisation »

 

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