Depuis plusieurs années maintenant, les médias canadiens ne cessent d’annoncer que le soccer gagne du terrain et qu’il s’implante de plus en plus dans les mœurs des Canadiens. L’annonce de l’organisation conjointe de la coupe du monde 2026 le 13 juin 2018, avec le Mexique et les États-Unis, ne fera qu’amplifier cet engouement progressif pour le ballon rond. Un évènement planétaire surmédiatisé, qui permettra aux « Rouge » du Canada d’afficher leur maturité et compétences. L’unique participation en coupe du monde 1986 au Mexique restera à jamais gravée dans les cœurs, de grands espoirs renaissent avec « United 2026 », mais en attendant, de nombreux défis aussi. Retour sur l’enracinement du Soccer au pays du castor et les perspectives d’un paysage prometteur et qui inspire de plus en plus de canadiens.

Impact des vagues migratoires et diversité ethnique
Le soccer fait de plus en plus d’adepte au pays de l’Érable, un phénomène logique compte tenu de l’impact positif des vagues migratoires avec lesquelles la pratique du soccer semble très lié. Une diversité ethnique issue de l’immigration, qui mènera à coup sûre vers l’émergence de ce sport populaire et planétaire, avec ce nombre de joueurs qui augmente à grande vitesse dans les quartiers « communautaires » de Montréal et des autres provinces du pays. Un héritage certes britannique, mais qui s’est coloré au rythme du phénomène migratoire propre au grand Canada. Nous sommes donc unanimes sur le fait que la pratique du ballon rond est loin d’être un concept étranger dans ce pays d’Amérique du nord, mais lorsqu’on constate que tout ce qui est en rapport avec le soccer souffre toujours d’un manque total d’implication, il y a là donc un certain paradoxe entre la réalité et les attentes. En effet, en plus du bien-être qu’il procure, des valeurs qu’il véhicule, c’est un sport accessible à toutes et tous, facile à comprendre, ne nécessitant pas de grands moyens pour le pratiquer. Le Canada n’est donc pas resté insensible et indifférent, puisque ce sport génère des sommes pharamineuses et reste le sport le plus pratiqué dans le monde. Si l’engouement existe bel et bien au Canada pour ce sport roi, grâce à la diversité culturelle qui fait la grandeur de ce pays, quels sont donc les raisons de son absence lors des tournois de grande envergure, comme la coupe du Monde, qui est suivie à grande audience, que ce soit au Québec et partout au Canada.

La Première Ligue Canadienne, la résurrection !
L’histoire du soccer canadien commence à l’aube du 19ème siècle, mais ce n’est qu’au siècle suivant que ce sport connaîtra une véritable structuration, notamment en 1926, avec la création de la NSL (National Soccer League). Une expérience assez timide, qui laissera place en 1961, à l’apparition de l’ECPSL (Eastern Canada Professional Soccer League). L’année 1968 propulsera le soccer canadien au-devant de la scène, avec la naissance de la NASL (North American Soccer League, un tournant important qui donnera naissance à plusieurs ligues qui se sont succédé, dont la CSL (Ligue canadienne de soccer) en 1985, l’Open Canada Cup en 1998, ainsi que la Ligue canadienne de soccer durant la même année. Mais ce qui apportera un souffle nouveau au soccer canadien et nord-américain dans un contexte plus global, c’est la naissance de la MLS (Major League Soccer), en 1996, même s’il aura fallu attendre 2007 pour voir le Toronto FC devenir la première équipe canadienne de cette compétition, par la suite les Vancouver Whitecaps en 2011 et l’Impact de Montréal en 2012. Une association sportive qui regroupera pour le compte de la prochaine saison régulière, pas moins de 26 franchises, dont la dernière en date créée, est celle du FC Cincinnati. En dépit de cette ligue à majorité américaine, le soccer professionnel canadien entrera dans une nouvelle ère, dès 2017, avec l’annonce de la création de la Première Ligue Canadienne (ou CanPL pour Canadian Premier League en anglais. « Un second souffle », selon les termes de notre confrère chroniqueur et animateur montréalais, Hady Raphael, qui estime que la création de cette ligue sera telle une résurrection pour le soccer canadien. Les observateurs vont encore plus loin que ça, estimant que cette ligue « made in Canada », pourra dans un futur proche, rivaliser avec la MLS et l’USL. Forte de ses 7 clubs, en attendant l’adhésion future du Fury d’Ottawa, la Première Ligue Canadienne s’annonce comme le futur du football canadien dans toute sa dimension.

Un emblème « Pour les Canadiens, par les Canadiens »
Formée d’une étoile polaire qui ne cessera d’éclairer et de guider les futurs talents, de quatre anneaux qui représentent un ballon de football, et de la feuille d’Erable qui reflète la diversité du Canada, l’emblème choisi pour la CPL incarne vraiment les valeurs, l’identité et l’engagement d’une vraie nation de football. Il n’y a qu’à lire le manifeste de la PLC, que l’on retrouve sur son site officiel, pour s’apercevoir qu’il s’agira non seulement de glorifier le football canadien, mais surtout d’une renaissance, d’une réincarnation totale de ce sport. On lira ainsi : « Pour le monde entier, c’est le beau jeu. Pour nous, cela prouve que nous appartenons. Dans les quartiers et les villes qui font de nous ce que nous sommes. C’est une ligue que nous pouvons appeler la nôtre. Pour les Canadiens, par les Canadiens. Nous sommes en train de sortir de l’ombre et de retourner dans le cœur d’une nation. Ce bruit que vous entendez, c’est que nous emménageons. Et nous apportons le meilleur talent développé chez nous. Les joueurs qui saignent le même rouge que vous. Assermenté pour défendre votre pays. Jouer pour votre loyauté. Jouer pour le respect. Les obligations seront forgées. Couleurs volées. L’histoire sera écrite. Les rivalités sont nées. La scène est à nous. Le voyage a commencé ». L’objectif de la PLC sera d’atteindre la barre des 12 équipes d’ici la tenue de la Coupe du monde en 2026. Avec de grandes ambitions et un budget de travail de 500 M$ sur une période de 10 ans, cette nouvelle Ligue apportera au Canada, une vraie identité footballistique.

Hamid Si Ahmed

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