« On veut pas jouer avec l’enfant à la peau chocolat. Elle a une tête de brocoli. » Ces mots Dorothy Mombrun, photographe portraitiste et étudiante en journalisme à l’université Concordia, les a entendus pour la première fois alors qu’elle n’avait que cinq ans. Quoiqu’elles puissent être prononcées sans être mal intentionnées ou sans y avoir doublement réfléchies, les microagressions ne sont pas sans conséquence.
Tout d’abord, qu’est-ce qu’une microagression? Le dictionnaire Usito décrit la microagression comme étant : « une action ou parole, d’apparence souvent banale, pouvant être perçue comme blessante ou offensante, généralement par une personne faisant partie d’un groupe minoritaire. » Ces commentaires voire ses préjudices peuvent se présenter sous plusieurs formes.
Ce court métrage signé Yzaih Phénix-Alphonse nous transporte dans l’univers de cette étudiante et nous dépeint sa réalité dans le milieu éducatif et professionnel. Être confronté.e à des microagressions est tout sauf évident. Cela peut mener à des questionnements sur notre place, rendre ardu le fait d’être noir.e au Canada et renforcer le sentiment d’exclusion. Ceci a été le cas pour notre journaliste en herbe dont l’envie lui est venu après la réalisation d’un documentaire au secondaire sur les réalités des cheveux des femmes noires en Amérique du Nord. En raison de ces microagressions, notre photographe redoutait de sa place dans le milieu. Ces dernières touchent un plus grand de personnes que nous ne pensons et nous pourrions en discuter de longues heures! Lorsque le réalisateur a été interrogé sur ce qui a été le plus dur dans le processus, ce dernier nous a répondu le fait de devoir synthétiser afin de garder l’essentiel.
Si vous êtes la personne la plus intelligente dans la pièce, alors vous êtes dans la mauvaise pièce!
Pourrions-nous vivre dans un monde éradiqué des microagressions? La protagoniste en doute fort. D’après elle, le grand défi qui se pose est de s’améliorer afin d’être dans l’écoute, moins dans le jugement et en mode solution. Avec élégance, Dorothy nous rappelle la nécessité de créer sa propre plateforme et de ne pas attendre d’être invité.e à la table.
Mélissa Jean-Baptiste
*Sources : Contenu extrait de l’article micro-agression d’Usito