Après La peau de l’ours en 2012, Les trois fruits en 2015 et Natures mortes en 2017, Benoît Drousie (Zidrou) et Hernàndez Sànchez Oriol viennent de publier aux Éditions Dargaud l’album La peau de l’ours 2[1] , qui n’est pas la suite du premier, même si les « deux couvertures des deux bandes dessinées se répondent », comme on peut le lire dans le communiqué de presse de l’éditeur.

La violence que l’on peut trouver dans cette œuvre, qui est adressée quand même à un lectorat adulte, peut déranger à certains égards les lecteurs qui peuvent aussi découvrir une histoire où les sentiments ont une importance certaine.

L’histoire
Nous sommes en 1935, le film Costa Diva du réalisateur italien Carmine Gallone tient le haut de l’affiche d’un cinéma de la région de Pouille en Italie. Il fait nuit et Andréa est l’unique spectateur d’une salle vide. Il attend quelqu’un et il repense à un évènement qui a marqué son passé. C’était il y a quatre ans. Il avait 15 ans et il avait assisté au meurtre de son père et au viol de sa mère qui se suicida ce jour-là. Il fut recueilli par Don Orso, un mafieux qui l’invita à vivre sous le même toit que Signora Damiani, son épouse et leurs deux enfants Aurelio et Natalia. Don Orso prit le jeune homme de quinze ans sous son aile et lui apprit même à devenir un virtuose de la gâchette. Cependant, ce dernier ignorait que les hommes de mains du mafioso étaient responsables de l’assassinat de ses parents. Ce prélude dramatique qui est finement illustré par Oriol, déroute le lecteur qui découvre par la suite la naissance de l’idylle amoureuse d’Andréa.

Les personnages
Ne dit-on pas que dans toute histoire d’amour, il y a un perdant. Zidrou écrit donc une histoire d’amour avec son lot de passion, de tendresse et de tristesse, en prenant soin d’articuler des personnages qui ignorent les choses de l’amour et du sexe à l’image des confidences d’Andréa aux premières pages du livre, ou en observant la belle Natalia qui lit l’œuvre du poète latin Ovide « L’Art d’aimer » (L’arte di amare). L’insouciance de la jeunesse contraste ainsi avec la personnalité violente d’Orso, qui ne prend rien pour acquit avant de l’avoir en sa possession. Tout le monde sait d’ailleurs qu’il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Et l’ours dans cette histoire c’est Don Orso comme on peut le voir sermonner ses hommes avant de les éliminer lorsqu’il leur dit : « On ne réveille jamais un ours pendant son sommeil ».

[1] La peau de l’ours T.2 | Scénario : Zidrou | Dessin : Oriol | Éditeur : Dargaud – Collection : La peau de l’ours | 2020 | 64 pages

Réda Benkoula

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