Après avoir obtenu le prix Procida Elsa Morante et le prix Oplonti pour l’amour harcelant (1992) et neuf ans après L’amie prodigieuse (2011), premier livre de la tétralogie qui raconte la vie de deux amies provenant des quartiers pauvres de Naples au début des années 1950 Elena Ferrante[1] écrit La vie mensongère des adultes[2] (2020). Traduit de l’italien par Elsa Damien, le roman va dans un esprit social. Giovana, la fille unique du couple entend parler son père. Il la voit laide comme sa tante Vittoria. Intriguée par cette comparaison qui la bouleverse, elle se met à la recherche des vieilles photos pour retrouver le visage de cette tante à qui elle tend à ressembler.

Dans La vie mensongère des adultes les événements se déroulent toujours à Naples. Les liens familiaux compliqués conduisent l’adolescente Giovanna à vouloir connaître sa tante qui vit dans le quartier du Pascone, zone industrielle de Naples. En rencontrant Vittoria, Giovana apprend les rouages du monde sexuel. C’est sur point que la tante appuie pour rapprocher sa nièce d’elle. Dans ce climat Gioavana découvre que ses parents, qui se présentent comme un modèle, vivent sur des galets de mensonge.

Dans une description redondante La vie mensongère des adultes mène le lecteur vers des aspects psychologiques où l’intériorité de l’être est à tout instant remise en question. De la laideur à la beauté, il n’y a qu’un pas. Dans ce contexte l’auteur se base sur le personnage Gioavana pour montrer les multiples mensonges des adultes.

Le roman La vie mensongère des adultes qui suit la série télévisée italo-américaine l’amie prodigieuse, converge vers l’éclatement des sentiments qui se répercutent sur le style où le sens de l’ubiquité n’est pas un vain mot.

Lamia Bereksi Meddahi

[1] Sous ce pseudonyme se trouve un auteur dont l’identité n’est pas connue avec certitude.  
[2] Elena Ferrante, La vie mensongère des adultes, Ed/ Gallimard, 2020, 404 pages

By Lamia Bereksi Meddahi

Lamia Bereksi Meddahi est l’auteure de la première thèse de doctorat sur le dramaturge algérien Abdelkader Alloula. Elle a publié La famille disséminée, Ed/marsa, 2008, une pièce de théâtre Dialogues de sourds, Ed/L’harmattan, 2014. Elle enseigne à l’université Paris XII et se consacre à la littérature maghrébine ainsi que le théâtre dans le monde arabe. Depuis 2014, Lamia est membre de l’équipe éditoriale au journal L'initiative.

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